Réputé pour son franc-parler, l’ancien député socialiste issu de la Résistance, âgé de 88 ans, n’avait pas manqué auparavant de fustiger, à plusieurs reprises, les défenseurs zélés des Etats-Unis ou d’Israël. Visiblement, Roland Dumas, sur le point de sortir un ouvrage consacré à sa relation d’un demi-siècle avec François Mitterrand, continue d’affirmer une liberté de ton, y compris sur des sujets encore plus délicats que le bellicisme américain ou la colonisation israélienne. A l’instar de plusieurs personnalités politiques à travers le monde, l’avocat, spécialisé dans le droit de l’information et ancien défenseur du Canard enchaîné, a transgressé la loi du silence qui prévaut en France sur les évènements du 11 septembre 2001.
Oumma l’avait déjà rencontré, l’hiver dernier, pour une série d’entretiens, notamment à propos de la politique étrangère de la France, de l’Iran ou de l’islamophobie hexagonale. En exclusivité, nous l’avons sollicité pour éclaircir son propos, quelque peu énigmatique, au sujet du 11-Septembre.
Vous avez déclaré hier soir dans l’émission de Frédéric Taddeï ne pas croire au 11-Septembre. Que voulez-vous dire par là ?
Eh bien, je crois qu’on ne peut pas faire plus clair ! Je ne crois pas à ce qui a été raconté à ce sujet.
A quoi faites-vous allusion précisément ?
Il y a énormément de faits anormaux dans la version officielle. J’ai lu et étudié de nombreuses recherches faites sur la question. Beaucoup d’éléments ne tiennent pas : il suffit de se pencher, par exemple, sur le cas du trou de l’avion dans le Pentagone, beaucoup trop petit, ou sur d’autres aspects moins connus.
La version officielle vous semble-t-elle davantage mensongère ou lacunaire ?
Encore une fois, il suffit de se pencher sérieusement dessus pour se faire une idée. Je ne veux pas, pour l’instant, revenir là-dessus et commenter un commentaire personnel mais, effectivement, la version officielle ne tient pas.
Votre remarque, atypique pour une personnalité politique, n’a pas été reprise par Frédéric Taddeï. Comment expliquez-vous, plus généralement, la difficulté d’un tel débat en France par rapport aux Etats-Unis où cette controverse est pourtant traitée dans les médias ?
Il faut croire que les subalternes sont sans doute plus zélés que leurs maîtres !
Propos recueillis par Hicham Hamza le vendredi 17 décembre 2010.