Dans son premier rapport d’activité dévoilé mardi matin, la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR) évalue que 47 % des personnes surveillées l’ont été dans des dossiers terroristes et 29 % au titre de la « lutte contre la criminalité organisée » ainsi que de la « prévention des violences collectives ».
Entre le 3 octobre 2015 et le 2 octobre dernier, quelque 20 282 personnes ont été espionnées par les services français. En dévoilant mardi matin son premier rapport d’activité, la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR) a évalué le nombre d’hommes et de femmes qui ont fait l’objet d’une surveillance.
Celle-ci passe par l’emploi de la technique la moins intrusive, à savoir l’obtention des « fadettes » (facturations détaillées) de la personne ciblée jusqu’à des moyens plus lourds, telles que la sonorisation ou l’installation de moyens vidéo dans les domiciles en passant par les interceptions de sécurité, la géolocalisation, l’accès en temps réel aux données de connexion ou encore l’emploi – encore parcimonieux – des « Imsi catchers » permettant de siphonner à distance les données de connexion des téléphones mobiles.
Les algorithmes, c’est-à-dire la « boite noire » tant contestée et censée assurer un recueil massif de données, ne devraient être mis en oeuvre qu’au printemps prochain. « Pour l’heure, ils n’ont pas pu être mis en place pour des raisons de moyens techniques », précise-t-on à la CNCTR.
47 % dans les radars de l’antiterrorisme
Au nombre de ceux ayant « fait l’objet d’une technique de renseignement au moins », le rapport de la CNCTR révèle que « 9 624 personnes, soit 47 % du total, ont été surveillées au titre de la prévention du terrorisme » et que 5 848 autres, soit 29 % du total, ont été ciblées dans des dossiers de lutte contre la criminalité organisée ainsi que « la prévention de violences collectives de nature à porter gravement atteinte à la paix publique ».