Comme chaque année a lieu la commémoration de la libération du camp de concentration d’Auschwitz, où de nombreux Européens sont morts pendant la Seconde Guerre mondiale, et parmi eux beaucoup de juifs. 2023 moins 1945, ça fait 78 (l’occasion de faire un peu d’arithmétique), donc on fête le 78e anniversaire de la libération des détenus.
En réalité, il en restait très peu dans le camp nazi situé en Pologne, puisque les SS (SchutzStaffeln), avant l’arrivée des Soviétiques, ont évacué 60 000 prisonniers à pied. La marche à travers l’Europe, dans un chaos indescriptible et un hiver glacial, durera des semaines et verra de nombreux détenus mourir de froid, de faim ou tout simplement abattus par leurs gardiens.
Les collégiens et lycéens français sont sensibilisés à la souffrance des détenus des camps de concentration allemands, cela fait maintenant partie des pages d’histoire à apprendre obligatoirement, pour plus que ça se reproduise. Et tenez-vous bien, malgré cet enseignement permanent, beaucoup de petits Français ne savent pas vraiment ce qu’il s’est passé entre 1940 et 1945. Cependant, en Amérique, c’est pire : regardez cette interro surprise sur l’Holocauste (en anglais non sous-titrée en français) :
Certes, la persécution des juifs avait commencé plus tôt en Autriche et en Allemagne, et nos chères têtes blondes (et de plus en plus brunes) ne sont pas toutes des historiens. Pour raviver la flamme de la Shoah, des voyages sont organisés de la France à la Pologne, mais les 12 millions d’élèves et étudiants ne peuvent pas tous y aller : le budget de l’Éducation nationale y passerait.
Le pire, c’est que les derniers témoins, ceux qui ont été déportés et qui ont survécu à l’horreur des camps, commencent à disparaître, dans une espèce de goutte-à-goutte sans retour. Les derniers font le forcing pour enseigner leur souffrance aux élèves ; c’est le cas de Ginette Kolinka, la maman de l’ancien batteur du groupe de rock Téléphone. Elle a 97 ans et continue à faire le job, parce que la mémoire, c’est volatile, surtout chez les mômes.
La mémoire s’efface. La preuve, cette étude néerlandaise : 23 % des Français de 12 à 40 ans pensent que la Shoah est un « mythe » ou a été « exagérée », et 25 % d’entre eux n’ont pas pu citer au moins un nom de camp nazi. La honte ! Mais il y a pire : dans la tranche des 20-40 ans, une personne sur cinq pense qu’il est « normal » d’avoir des opinions antisémites ! On va où, là ?
C’est pourquoi notre Premier ministre, Élisabeth Borne, présentera lundi 30 janvier son « plan contre le racisme et l’antisémitisme ». On espère qu’il n’y aura pas trop de sanctions pour les Français.
Pour en revenir à l’actualité ukrainienne, qui se couple avec ce 78e anniversaire, on découvre un des libérateurs d’Auschwitz, un Soviétique qui a aujourd’hui 99 ans et qui tient un discours de réconciliation. Il s’appelle Martynouchkine, il était lieutenant en janvier 1945 et c’est l’un des premiers à être entré dans le camp de sinistre mémoire. Le Figaro l’a rencontré à Moscou. Il qualifie l’interdiction pour les Russes d’assister aux cérémonies de « tragédie personnelle » :
« J’ai participé à la libération de presque toute l’Ukraine, de la Pologne et de la Tchécoslovaquie. Dans mon unité, il y avait des Kazakhs, des Arméniens et des Géorgiens mais la plupart étaient des Russes et des Ukrainiens. Après la guerre, ces derniers nous ont invités à fêter ensemble la victoire. C’était fraternel. »
Aujourd’hui, à cause de la propagande de l’OTAN, les Russes ne sont plus considérés comme des libérateurs mais des occupants. Martynouchkine conclut :
« Le souvenir des horreurs des camps de la mort devrait rassembler tous les dirigeants européens et leur peuple dans lutte pour la paix. Vous n’avez pas vu Auschwitz, moi oui. Je pense à tous ces gens dont j’ai croisé le regard, là-bas, et je ne peux pas accepter, qu’après tant d’années, leur épreuve soit utilisée à des fins politiques ».
Message envoyé à tous ceux qui soutiennent les ukronazis et qui se croient démocrates !