Le président américain et son hôte saoudien ont accusé, une fois encore, l’Iran de soutenir le terrorisme. En outre, le locataire de la Maison-Blanche s’est voulu porteur d’un message « d’amitié et d’amour » pour le monde musulman.
Dans un discours très attendu prononcé le 21 mai à Riyad devant les représentants d’une cinquantaine de pays musulmans, Donald Trump s’en est violemment pris à l’Iran, qu’il a accusé de « soutenir le terrorisme », pour le grand plaisir des monarchies du Golfe dont l’Arabie saoudite, qui redoutent l’influence de leur grand rival dans tout le Moyen-Orient.
« En attendant que le régime iranien montre sa volonté d’être un partenaire dans la paix, toutes les nations dotées d’un sens des responsabilités doivent travailler ensemble pour l’isoler », a déclaré sans ambages le président américain, selon l’AFP, franchissant ainsi un nouveau cap dans sa rhétorique vis-à-vis de Téhéran.
Poursuivant sur le même ton, Donald Trump a accusé la République islamique d’attiser « les feux du conflit sectaire », la jugeant vecteur d’instabilité dans la région.
L’Iran « fer de lance du terrorisme mondial »
Ces déclarations d’hostilité au gouvernement iranien ont dû pleinement satisfaire le roi Salmane d’Arabie saoudite, qui s’est livré lors de l’ouverture du sommet à Riyad à une attaque en règle contre l’Iran, qu’il a qualifié de « fer de lance du terrorisme mondial ».
Si le souverain s’est dit déterminé à éliminer le groupe État islamique (EI), il a ajouté qu’il combattrait « toutes les organisations terroristes », quelle que soit leur religion, leur confession ou leur idéologie et qu’il faisait de l’Iran une cible prioritaire.
« Le régime iranien soutient les groupes et les mouvements terroristes comme le [mouvement chiite libanais] Hezbollah, les [rebelles chiites yéménites] Houthis, ainsi que Daech, Al-Qaïda et d’autres », a estimé le roi Salmane.
La veille, à l’occasion de la réélection du président iranien Hassan Rohani, les États-Unis et l’Arabie saoudite avaient déjà dénoncé d’une même voix la supposée implication de l’Iran dans le terrorisme mondial. Le secrétaire d’État américain, Rex Tillersion, qui accompagne Donald Trump pour ce premier déplacement à l’étranger du 45e président américain, avait appelé le président de la République islamique à démanteler son « réseau de terrorisme », selon des propos rapportés par l’AFP. Son homologue saoudien, Adel al-Jubeir, avait quant à lui accusé l’Iran d’avoir créé « la plus grande organisation terroriste au monde » : le Hezbollah.
Donald Trump se veut porteur d’un message « d’amitié, d’espoir et d’amour »
Lors de son allocution du 21 mai, le président américain s’est également déclaré porteur d’un message « d’amitié, d’espoir et d’amour » à l’adresse des peuples islamiques, soulignant la symbolique de son déplacement – son premier en tant que président – « au cœur du monde musulman ».
Donald Trump a ainsi voulu apaiser les tensions nées lors de sa campagne électorale, au cours de laquelle il avait notamment affirmé que l’islam « détestait » l’Occident.
Le locataire de la Maison-Blanche a appelé les pays musulmans à lutter avec détermination contre « l’extrémisme islamiste », voyant dans la lutte contre le terrorisme une bataille entre « le bien et le mal ». Il a longuement insisté sur le fait que ce combat n’était pas une « bataille entre religions ». « C’est une bataille entre des criminels barbares qui essaient d’anéantir la vie humaine et des gens bien de toutes religions qui cherchent à la protéger », a-t-il fait remarquer.
Dans cette optique, Donald Trump a exhorté les pays musulmans à n’offrir aucun refuge aux terroristes et a annoncé un accord avec les pays du Golfe pour lutter contre le financement du terrorisme.
« Les leaders religieux doivent le dire avec une très grande clarté [...] Si vous choisissez la voie du terrorisme, votre vie sera vide, votre vie sera brève », a-t-il martelé. Soulignant que peu de nations avaient été épargnées par le terrorisme, il a évoqué « les atrocités » du 11 septembre 2001, mais aussi toutes les victimes en Europe, en Afrique ou Asie, avant d’appeler à ne jamais oublier que « 95 % » des victimes étaient de confession musulmane.