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Accusé de négationnisme, Pierre Péan craque à son procès

L’écrivain-enquêteur, qui est entendu devant la justice pour diffamation et incitation à la haine raciale pour son ouvrage sur le génocide rwandais, a fondu en larmes en pleine séance après qu’un témoin l’a comparé à un négationniste.


L’écrivain-enquêteur Pierre Péan, qui répond depuis mardi devant la justice de diffamation et d’incitation à la haine raciale pour son ouvrage sur le Rwanda "Noires fureurs, blancs menteurs", publié en novembre 2005 chez Fayard, a fondu en larmes, mercredi 24 septembre, au deuxième jour de son procès devant le tribunal correctionnel de Paris. C’est en le comparant à un négationniste, que Benjamin Abtan, ancien président de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), a fait craquer l’auteur du livre sur le génocide rwandais.
La publication de cet ouvrage consacré au génocide rwandais - qui en 1994 a fait selon l’ONU 800.000 morts, essentiellement issus de la minorité tutsie - avait entraîné en octobre 2006 le dépôt d’une plainte de l’association SOS Racisme.
L’association et le ministère public reprochent à l’écrivain d’affirmer que les Tutsis recourent systématiquement au "mensonge" et à la "dissimulation".

Séance suspendue

Benjamin Abtan a déclaré avoir tenté de remplacer le mot "tutsi" par "juif" dans l’ouvrage de Pierre Péan, et n’avoir pu s’empêcher de faire le lien avec Mein Kampf, le brûlot antisémite écrit par Hitler.
Témoignant des rescapés du génocide rwandais qu’il a pu rencontrer, l’ancien président de l’UEJF a par ailleurs affirmé qu’ils "étaient saisis de peur à l’évocation" du nom de Pierre Péan, "une émotion qui dans les références qui sont les miennes ne peuvent que me rappeler l’effet du nom Faurisson [négationniste qui conteste depuis plus de 30 ans la réalité de l’Holocauste] sur les rescapés de la Shoah".
Après cette intervention, le président Philippe Jean-Draeher a dû suspendre les débats, afin de calmer les esprits, tandis que Pierre Péan fondait en larmes, en dénonçant "un amalgame intolérable".
L’audition des témoins a ensuite repris. L’ancien ministre RPR de la Coopération, Bernard Debré, venu soutenir Pierre Péan, devait être suivi de l’ancien ministre socialiste des Affaires étrangères Hubert Védrine.
Le procès doit s’achever jeudi soir et la décision être mise en délibéré.

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com


En complément : Rwanda : la condamnation de Pierre Péan requise