Le ministère public a invoqué un « cas classique et maîtrisé d’abus de biens sociaux ». Le jugement a été mis en délibéré au 17 novembre.
Buccinateur. Risorius. Orbiciulaire. Zigomatique. Le visage de Faouzi Lamdaoui qui comparaît pour abus de biens sociaux et de blanchiment d’abus de bien social fait penser à une plaquette anatomique des muscles du visage. La mâchoire est tellement serrée qu’elle permet de les deviner un à un. À tel point qu’il ressemble à Phil Defer, le personnage de Lucky Luke.
C’est Francis Terquem, l’avocat de la partie civile, qui commence. Au début, pianissimo. Sa cliente, Naïma Belaïd, l’ex-femme d’un militant socialiste, avait porté plainte en 2009. Elle accuse l’ex-conseiller de François Hollande d’avoir usurpé son identité en apposant son nom au bas de documents pour la nommer gérante d’une de ses sociétés. Après un petit échauffement, Terquem, l’ami de Julien Dray, se lance sur le terrain politique. Fortissimo : « Monsieur Lamdaoui jette son dévolu sur la commune d’Argenteuil, un endroit politique très particulier, laissé en jachère, pour ne pas dire ravagé par son prédécesseur, Manuel Valls. » Le ton est donné, l’attaque sera directe : elle vise le président de la République dont l’accusé fut l’homme à tout faire avant de devenir son conseiller à l’Élysée. « Soyons clair ! Cette affaire c’est du blanchiment pur et simple », assène Francis Terquem.