Il s’appelle Lucien Ebata, c’est le patron de la société Orion, qui selon les enquêteurs français constitue un écran pour les versements occultes de la SNPC (Société nationale des pétroles congolais), le pilier économique du régime de Denis Sassou-Nguesso le francophile, au pouvoir depuis 1979.
L’affaire est tentaculaire, elle mêle la France, sa diplomatie souterraine, sa société Total (autrefois Elf-Aquitaine), le président de la république du Congo (Brazzaville, le second Congo) Sassou-Nguesso et les hiérarques « socialistes » du réseau DSK-Fouks-Valls. Le lièvre a été levé par deux enquêteurs de Libé qui a étalé le travail sur deux numéros, avec six pages à chaque fois. Autant dire, du lourd.
Si d’un côté on applaudit la dénonciation d’un système de pillage qui prive les 5,8 millions d’habitants du Congo-Brazzaville des revenus de la vente du pétrole national au profit du clan qui tient le pays, avec Nguesso au centre de la toile, de l’autre on se demande pourquoi Libé tire à boulets rouges sur une des places fortes de la présence française en Afrique, l’autre étant le Gabon.
On sait que la gauche (et même la Macronie) fait tout pour affaiblir notre pays, par exemple en poussant Bolloré et son groupe à réduire leur présence en Afrique, ou en accusant nos soldats d’avoir soutenu le massacre des Tutsis en avril-juin 1994. On a compris depuis le livre de Mbeko tout le travail nord-américain derrière cette désinformation.
Ce flingage permanent réuni sous l’expression infamante de Françafrique a en réalité deux origines : l’une politique, l’autre médiatique. La première, c’est cette gauche tiers-mondiste qui voit, dans les relations économiques de notre pays, uniquement du néocolonialisme ; la seconde, ce sont des médias qui travaillent objectivement pour l’étranger. Par exemple François Mitterrand, cité par Roland Dumas, a accusé Plenel de bosser contre la France, pour les Américains.
En l’occurrence, au vu de la poussée antifrançaise de l’axe américano-israélien sur le territoire africain, on peut se demander s’il y a un rapport entre cette enquête et l’origine du nouveau rédacteur en chef, Dov Alfon, un « ex » du Mossad. Un agent du renseignement prend-il vraiment sa retraite, abandonne-t-il un jour son combat pour le pays qui l’a employé ?
Sans réponse de sa part, on peut s’en douter, on notera que les réseaux DSK-Fouks-Valls sont dans l’œil du cyclone, car la société Orion, qui tire ses revenus de la SNPC, les connaît très bien. Au vu de ces révélations, le financement de la gauche caviar par les pétroles africains serait-il menacé ? Et au profit de qui ?
Eh bien des nouveaux réseaux Macron, qui vont peut-être réutiliser les hommes de l’ombre, après avoir éliminé ceux qui sont trop voyants, ou trop mouillés...
Ainsi va la politique profonde. Comme dirait l’autre, quand un chef mafieux tombe, c’est qu’il a déjà été remplacé.
Libé des 12 et 13 janvier 2023 peut tirer à boulets rouges sur ces « bountys », ces Africains noirs à l’extérieur et blancs à l’intérieur, qui vivent dans les palaces parisiens, bouffent dans les étoilés, se payent des montres Chopard, des Bentley (blanches, s’il vous plaît), une bande de pillards noyés dans le cash. Pendant ce temps-là, effectivement, au Congo-Brazzaville, tout le monde n’a pas l’électricité.
Merci à Libé pour cette enquête fouillée. Maintenant on aimerait voir la même sur les magouilles des Israéliens qui pillent les diamants africains, ou sur les déstabilisations américaines dans les anciennes colonies françaises... car il est toujours question des salauds de Français ou des cyniques Chinois en Afrique.
Valls frôlé par le boulet Ebata
L’enquête discrète lancée contre Ebata et son système depuis 2012 a permis d’écouter l’homme d’affaires canado-congolais. En 2016, il est enregistré parlant à son épouse...
Tout se concentre autour de l’élection présidentielle 2017, Valls est alors très ambitieux.
Valls nie, Fouks aussi, même si ce conseiller occulte admet avoir rencontré Ebata à plusieurs reprises. Libé nous apprend que Valls entretenait, dans le dos de François Hollande, alors président de la République, son propre réseau africain. C’est là traditionnellement que les candidats français à la présidence vont chercher leur argent de campagne.
Il y a les rétrocommissions sur les ventes d’armes, et les reversements sur les pétroles africains, gabonais ou congolais. Depuis Sarkozy, l’argent occulte vient en plus des pays du Golfe : on sait que le Qatar a arrosé la droite. Et Sarkozy est empêtré depuis 10 ans dans les sables goudronnés libyens : Mediapart et les juges lui reprochent d’avoir touché une valise de cash de 50 millions pour sa campagne de réélection de 2012.
Pour la petite histoire, qu’il ait touché ses deux millions ou pas, Valls ne passera pas les barrages de la primaire des gauches, grâce à la mobilisation d’E&R en janvier 2017. Ainsi, quelque part, on a peut-être sauvé le soldat Valls d’une affaire encore plus douloureuse, celle d’un futur président corrompu...