Pas un acte isolé mais concerté entre plusieurs détenus... À la prison d’Osny, dans un quartier dédié supposé accueillir les candidats à la déradicalisation, l’agression dimanche de deux surveillants dont l’un gravement atteint fait froid dans le dos.
Le détenu auteur des faits, Bilal T., a frappé sa victime à l’aide d’« une lame de 25 cm très fine et très aiguisée qui a transpercé de part en part la gorge du surveillant à 2 mm de la carotide puis est passée à quelques millimètres du poumon », affirme-t-on de sources pénitentiaires. Selon ces dernières, l’individu bénéficiait de fortes complicités parmi les autres détenus avec lesquels cette agression aurait été programmée. Les enquêteurs auraient trouvé sur un autre détenu des liens qui font penser que l’idée était de procéder à une « exécution » telle que Daech a l’habitude de les pratiquer. Selon des personnels pénitentiaires, l’auteur de l’agression « aurait badigeonné l’une des portes de cellules du sang du surveillant et aurait levé les mains afin de prier ». Enfin, un téléphone portable a été retrouvé dans l’une des cellules de cette unité dédiée.
Tous ces éléments ont conduit le parquet antiterroriste de Paris à ouvrir une information judiciaire pour terrorisme. D’autant que Bilal T., a toujours été considéré par les magistrats, dès son interpellation, comme un élément dangereux avec des finalités très claires. Il aurait été arrêté en Turquie, il y a plusieurs mois, en route pour la Syrie et serait un prosélyte violent qui n’aurait pas tout à fait sa place dans ces unités dédiées. Celle d’Osny serait particulièrement déstabilisée par l’arrivée de deux individus à forte dangerosité. Par ailleurs, les enquêteurs s’interrogent sur des liens éventuels entre l’auteur de l’agression et Larossi Abballa, le tueur du couple de policiers de Magnanville le 16 juin 2016. Ce dernier avait, dans une vidéo, incité à exécuter des surveillants de prison au même titre que des policiers.
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