Il y a (ou il y avait, on ne le lit plus guère, tant l’hebdomadaire satirique s’est aligné sur la pensée dominante) dans le Canard enchaîné une rubrique sur les perles de presse. Les lecteurs envoyaient les boulettes trouvées dans la presse locale, celle qu’on appelle de manière assez juste la PQR, la presse quotidienne régionale. Il y avait des lapsus, souvent d’ordre sexuel (relire Groddeck avant Freud), des incongruités, des aveux involontaires, et tout ça faisait sourire le lecteur.
Aujourd’hui, tout passe par Twitter, et la dernière en date est ici :
L’humour du Canard est devenu désuet, il plaît aux anciennes générations. Les autres générations apprécient un humour un peu plus brutal ou subtil, c’est selon. Mais le jeu de mots poil-à-gratter n’a plus trop sa place dans la tête des Français. La situation sociale s’est durcie, l’humour s’est aussi durci. L’humour Canard est celui d’une France qui allait bien, qui n’avait pas trop de problèmes, un peu comme dans les années 60-70, les fameuses Glorieuses. Il y avait du boulot et pas de migrants. Aujourd’hui on a des migrants et pas de boulot, de l’insécurité et moins de joie de vivre. Mais si les temps sont durs, à nous de les adoucir. D’où la réconciliation nationale, pas besoin de passer par la guerre civile à la Zemmour.
Ceci étant posé, passons au titre de Paris Match, qui n’a pas pu sortir un titre pareil sans arrière-pensée. On n’y croit pas une seconde : si Match est un canard grand public, familial, qui est fondé sur l’amour et la guerre en images (les people et les conflits, les histoires d’amour et les attentats), c’est la ligne profonde, ce n’est pas non plus un canard débile : les journalistes de Match, chevronnés, qui en savent plus qu’ils n’en écrivent, ne peuvent pas laisser passer un titre pareil sans intention maligne.
Cependant, à y regarder de plus près, il s’agit d’une brève reprise de l’AFP, et l’AFP, totalement alignée sur les intérêts du pouvoir profond, a dû être victime d’une stagiaire du mois d’août. Un titre antisémite involontaire ! Voici l’article en question, qui pose effectivement question...
« Jeudi 6 août, un homme a été violemment agressé dans le 19e arrondissement de Paris. Il a décidé de porter plainte pour cet acte antisémite.
David se rendait chez ses parents jeudi 7 août rue Archereau dans le 19e arrondissement de Paris pour récupérer sa fille de 7 mois. Dans l’immeuble, il a été violemment agressé par deux hommes qui l’ont laissé inconscient, rapporte Le Parisien. Depuis, il a porté plainte pour une agression antisémite violente, soutenu par le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme, le (BNCVA).
Il a rapporté avoir été insulté, traité de “sale juif, sale race” puis avoir reçu des coups. “Il dit s’être fait étrangler à plusieurs reprises puis a été poussé dans les escaliers et a perdu connaissance”, apprend l’AFP de source policière. Dans Le Parisien la victime confirme : “Ils sont revenus me rouer de coups et m’arracher ma montre au poignet et encore m’étrangler. Là, vous voyez la mort. Vous n’avez plus de force. Vous ne respirez plus. Vous voulez juste que ça se termine”. Le père de l’homme découvre son fils quelques minutes plus tard, dans la cage d’escalier.
Les agresseurs ont volé sa montre Rolex d’une valeur de 10 000 euros, selon la source policière. Blessé à plusieurs reprises, David dit s’être vu prescrire 10 jours d’incapacité totale de travail (ITT). Selon la source policière de l’AFP, l’ITT ne dépasse pas huit jours.
“Nous demandons aux services de police chargés de l’enquête de tout mettre en œuvre (traces papillaires, tests ADN, vidéos surveillance, etc.) pour identifier les agresseurs et les interpeller”, a déclaré le BNVCA dans un communiqué, indiquant se constituer partie civile. »
Séparer l’homme de sa Rolex, c’est antisémite ?
Rappelons en passant que le BNVCA n’a aucune autorité d’aucune sorte en matière judiciaire ou policière. C’est juste une officine sioniste basée en Israël qui envoie des chiffres invérifiables à la presse française qui les reprend texto sans les vérifier, histoire de ne pas passer pour nazie. Toujours la même histoire.
Nous avons décidé, information oblige, de citer l’article de Match en entier car les mots sont importants et on ne pourra nous accuser de tronquer le contexte afin de fournir une analyse biaisée des événements. Vous avez donc lu l’article, et effectivement, la victime de l’agression est passée très vite de trépas à vie, alors que d’habitude on passe de vie à trépas. Il s’agit presque d’une ressuscitation mais on ne peut l’invoquer ici, la victime étant de confession juive : la croyance dans la vie après la vie est un concept purement chrétien. Il exprime une transcendance que le judaïsme écarte puisque le judaïsme est la religion de l’ici et du maintenant, pas de l’après ni du prochain. Tout tout de suite et merde aux conséquences ! Chez les chrétiens, on est plus prudents, plus réfléchis, on pense plus aux conséquences de nos actes sur nos prochains.
Nous préférons être très circonspects avec ce genre d’affaire car de nombreuses agressions prétendument antisémites se sont terminées en eau de boudin, les victimes s’infligeant à elles-mêmes quelques égratignures pour faire monter la tension et désigner l’antisémitisme français comme grand responsable de tout ce chambard. Attention, chambard est synonyme de chaos, de bordel, rien à voir avec le magnifique château de Chambord, bijou de l’architecture française, fruit de la grandeur et de l’inspiration helléno-chrétiennes.
Attendons donc l’enquête (si ce n’est pas le BNVCA qui la guide) pour avoir plus d’éléments. En attendant, un petit carton jaune à l’AFP et à Paris Match pour antisémitisme involontaire. Si ce titre avait été volontaire, on aurait sorti le carton rouge, sans hésiter.
Post scriptum 1
Un Français qui se fait agresser et piquer sa montre, s’il n’est pas de confession juive, on appelle ça un fait divers et ça ne fait pas les gros titres de la presse mainstream.
Post scriptum 2
Ça n’a sûrement aucun rapport mais au même moment, Israël envoyait des hélicos équipés de missiles et des chars contre les installations (prétendument militaires) du Hamas à Gaza. Du coup, pour le public français, la nouvelle de l’agression de la Rolex passe avant l’agression guerrière contre les Palestiniens (on a vérifié les couvertures presse des deux événements) enfermés dans un camp de concentration à ciel ouvert, une agression qui fera probablement de nombreuses victimes civiles, qui elles ne sont pas équipées de Rolex.