D’après X Moreau, la France finance son système socialiste par la dette, alors que la Russie conserve un taux d’endettement très faible, ce qui prouverait que la Russie n’est pas socialiste. Notre spécialiste de la Russie oublie que ce qui caractérise le socialisme n’est pas le niveau de la dette par rapport au PIB mais la part de la production de richesse représentée par les dépenses publiques. Or force est de constater que le secteur public représente en Russie une part écrasante du PIB, alors que le capital privé est quasi inexistant pour la raison bien simple que l’Etat russe entend conserver le plein et entier contrôle non seulement des activités économiques mais surtout des flux de capitaux. En Russie le moindre koppek doit transiter par l’Etat, notamment via les moyens de paiement électroniques chers au premier ministre Michustin.Tous les moyen de financement de l’économie privée sont passés à la trappe, non seulement la bourse mais aussi les fonds d’investissements et autres sociétés de private equity.La Russie reste plus que jamais un pays à l’économie dirigée et financée par l’Etat quitte à entretenir une dépendance forte par rapport aux revenus des hydrocarbures, avec tous les aléas géopolitiques que cela entraîne, notamment la dépendance vis à vis du dollar américain. Les aides financières que la Russie octroie à ses partenaires africains ou asiatiques sont toutes libellées en dollar, tout comme ses importations de services ou de matériels à forte valeur ajoutée d’origine occidentale. Pire encore, ce système dirigiste engendre une corruption phénoménale de la haute fonction publique qui joue le rôle d’intermédiaire obligé dans les appels d’offre. L’échec patent du développement de la Sibérie prévu dans le plan Russie Unie 2020 en est un exemple frappant, dont un des derniers avatars est l’arrestation du gouverneur de Khabarovsk, dans le cadre du projet de construction d’un pont géant entre Shakaline et les Kouriles. L’arrestation semble avoir été motivée par des rivalités de pouvoirs du fait que Furgal est actionnaire de la principale usine sidérurgique de la région. Le Kremlin semble beaucoup moins regardant en ce qui concerne la perte de potentiel industriel de l’Extrême-orient russe depuis les années 90. A notre que cette région est revendiquée par la Chine au titre de ses droits historiques sur une région abandonnée à la Russie tsariste par un "traité inégal" datant de 1860. Affaire à suivre.
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