Le titre "Plus con, tu meurs !" aurait pu bénéficier du sous-titre suivant : "(mais avant il va encore en bouffer par paquets de six)", car s’il est difficile pour une âme de s’élever toujours davantage, il est en revanche toujours plus aisé de devenir encore plus con que la veille. Il doit forcément y avoir une limite, me dira-t-on, mais n’oublions pas qu’il existe une riche faune unicellulaire !
Il y a une quinzaine d’année, une série télé dont le nom est sans importance, et dont le succès fut très local, mettait en scène ces personnages de la modernité que sont ces jeunes adultes éternels adolescents. Dans cette série il s’agissait de purs ratés vivotant dans un univers moralement médiocre, et aigri par la déception d’avoir bien moin réussi que leurs parents baby-boomers. Après chaque épisode, le personnage principal (joué par l’auteur de la série) avait sombré tellement bas qu’on se disait "ça y est ; il ne pourra tomber plus bas dans la déchéance morale", et malgré tout, dans l’épisode suivant il se révellait encore plus vil qu’aupraravant.
Michel Drac rappelait, en réponse aux nombreux commentateurs qui prédisent l’écroulement imminent de l’économie, la remarquable capacité du système occidental à se maintenir en prolongeant toujours plus loin l’endettement. C’est pareil pour la connerie : des indicateurs objectifs pourraient permettre de croire qu’elle a atteint ses limites, mais chaque jour apporte un nouveau contre-exemple.
Malgré tout, demeurons optimistes : les russes ont mis 70 ans à se débarasser du régime mis en place par les bolchéviques, alors peut être que grâce à la techno ça ira un peu plus vite pour nous.
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