Valeurs actuelles a publié une enquête le 9 mai sur l’homme d’affaires hongrois George Soros, comparé par l’hebdomadaire à un « milliardaire qui complote contre la France ». Pour le magazine, « l’empire » de George Soros, « n’hésite pas à employer sa fortune pour influencer la société ». Des formules choc qui ont fortement déplu à certains intellectuels français.
Ainsi, l’essayiste Raphaël Glucksmann rappelle dans un tweet l’épisode de la publication au début du XXe siècle des Protocoles des Sages de Sion, un écrit factice supposé prouver une conspiration juive pour conquérir le monde et ayant servi de base à de nombreuses théories antisémites par la suite.
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Le protocole des sages de Sion, version 2018.
Le remake hongrois vient d’être traduit en Français. pic.twitter.com/kxcC1e6JoL— Raphael Glucksmann (@rglucks1) 9 mai 2018
Le directeur de la publication de Mediapart, Edwy Plenel, est également virulent contre Valeurs actuelles :
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Quand le complotisme mainstream de l'hebdo islamophobe @Valeurs flirte avec le vieil antisémitisme du milliardaire juif cosmopolite qui financerait l'anti-France. Leur opposer les causes communes e l'égalité, contre toutes les haines et discriminations. https://t.co/KqAWa7tpvY pic.twitter.com/CDWUcLAAIw
— Edwy Plenel (@edwyplenel) 9 mai 2018
L’éditorialiste Claude Askolovitch préfère, pour sa part, l’ironie : « Un milliardaire juif complote contre la France pour l’islamiser [...] Valeurs actuelles connait les classiques. »
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Thomas Snégaroff, historien pour France Info, considère, avec la couverture de Valeurs actuelles, « que le vieil antisémitisme n’est pas mort ».
George Soros est une personnalité controversée, notamment dans son pays natal. Il est accusé par les autorités hongroises de s’ingérer dans les affaires du pays en encourageant notamment l’immigration par le biais de financements d’ONG. Milliardaire américano-hongrois à la tête de la fondation Open Society (OSF) intervenant dans la vie politique de nombreux pays, notamment en finançant des ONG pro-UE ou pro-migrants, George Soros s’était alarmé en janvier dernier d’être en train de perdre la bataille idéologique qu’il mène à travers elle. Les ONG financées par George Soros militent, entre autres, pour l’accueil des réfugiés dans les pays occidentaux et la défense des sanctions occidentales contre la Russie.