C l’hebdo, l’émission politico-culturelle de France 5 animée par le socialo-sioniste Ali Baddou, traite du « cas Éric Zemmour ». C’est Aphatie qui s’en charge, en face d’un Thomas Piketty pétrifié dans sa peur, celle de prendre des coups dans ce débat fondamental sur la liberté d’expression, qui est régie, on le sait tous, par le syndrome du « deux poids deux mesures » : on a le droit de s’en prendre aux musulmans, pas aux juifs. Ainsi se résume la problématique actuelle. Et de cette loi non écrite découle la plupart des heurts politico-médiatiques.
Aphatie lance sa démonstration à partir de 10’05 :
« Dieudonné a été condamné pour incitation à la haine raciale. Depuis il n’est invité nulle part. Éric Zemmour a été condamné, il y a 15 jours, mais il l’avait déjà été avant, on a fait semblant de ne pas le voir avant mais là on le voit maintenant, on peut pas dire qu’on le voit pas, on le voit, il a été condamné pour incitation à la haine religieuse, donc comment expliquer que Dieudonné n’a plus droit à la parole dans la société française, quand il veut donner des spectacles il est obligé de se dissimuler pour louer une salle, ne pas dire que c’est lui qui y va parce que sinon, on refuse de lui louer la salle, et c’est par effraction que Dieudonné peut avoir la parole dans la société française.
C’est très bien d’ailleurs qu’il ne puisse pas parler parce que il ne veut que répandre la haine Dieudonné. Mais Éric Zemmour c’est exactement la même chose : Éric Zemmour on ne l’interdit pas de parole, ses employeurs ne le lâchent pas, alors RTL fait une sortie en sifflet avec une mauvaise foi, RTL a défendu Éric Zemmour dans les moments où il ne l’était pas, bref, Le Figaro continue, CNews va peut-être le faire, il y a deux poids deux mesures dans la société : un discours antisémite est sanctionné, un discours anti-arabe ne l’est pas. Et on est devant cette contradiction. Et très peu de gens ont la simplicité de dire quelqu’un qui est condamné par la justice, qui est donc un délinquant, parce que l’opinion, du moins les propos que tient Éric Zemmour ce n’est pas une opinion d’après la justice, c’est un acte délictueux, il est condamné, eh bien on continue à lui donner la parole, parce que au fond, dire du mal des musulmans, de l’islam et des Arabes comme le dit le sujet bé il représente un quart ou un cinquième des gens, eh ben on fait ça à la quantité, comme il représente beaucoup de gens on va pas l’interdire de parole.
Eh bien c’est un raisonnement stupide, bête, les propos d’Éric Zemmour samedi quand il dit “nous sommes en face d’un remplacement d’un peuple par un autre peuple” c’est un propos revanchard, nous sommes colonisés, nous avons colonisé l’Algérie, maintenant les Algériens, les Arabes, tout ça c’est la même chose, nous colonisent, eh bien c’est un propos de haine, et si les journalistes n’ont pas, les employeurs, n’ont pas la ressource d’interdire leurs propos sur les antennes eh bien on se prépare des lendemains difficiles. Et il est évident que nous n’avons pas ce courage-là, évident ! »
Qu’on ne s’y trompe pas : Aphatie – qui n’est pas une lumière mais pas non plus un imbécile – n’est pas pour la liberté d’expression puisqu’il propose que et Dieudonné et Zemmour soient interdits de parole. Nous, nous sommes pour que et Dieudonné et Zemmour puissent dire ce qu’ils pensent.
Le discours de Zemmour ne nous dérange pas, car nous en savons les soubassements. Le discours de Dieudonné dérange la socioculture car elle n’a pas envie d’entendre une vérité cruelle, qu’une communauté organisée a pris le pouvoir quasi total sur la parole publique. Beaucoup de Français, connus ou pas, savent qu’on ne peut pas le dire dans les médias, sinon on en est éjecté. Non seulement on n’a pas le droit de dire ce qu’on pense, si cela ne correspond pas à la parole officielle, mais en plus on n’a pas le droit de dire que la parole publique est confisquée.
Le pays de la liberté d’expression a accouché d’un totalitarisme médiatique et politique qui n’a pas besoin d’un Staline ou d’un Hitler : il suffit que la peur règne sur les âmes. On le voit, ni Aphatie ni Baddou ni Piketty ne vont défendre Dieudonné mais au fond, ils savent très bien pourquoi Dieudonné est interdit de parole : pas parce qu’il tiendrait un discours de haine, ce qui est une faribole absolue, mais parce qu’il dénonce avec courage et précision ceux qui ont capté la parole publique.
En refusant de défendre Dieudonné, Baddou, Piketty et Aphatie font la preuve de leur peur qui est, on le sait, un mauvais maître. Ce faisant, ils se punissent eux-mêmes puisqu’ils ne doivent leur très encadrée parole publique qu’à leur soumission. Ils se réduisent eux-mêmes à l’état de perroquets tremblants.