Non mais ça peut venir...
Pour l’instant, le triste larbin de l’oligarchie peut dormir sur ses deux oreilles et son gros salaire de social-traître : avec les événements en cours en haut des Champs-Élysées ce samedi 1er décembre 2018, les CRS ne risquent pas de troquer leur matraque contre un Gilet jaune pour foncer sur l’Élysée.
Mais ne parions pas sur l’avenir, et regardons plutôt vers le passé : il y a un parallèle historique évident entre la pré-révolution russe de 1905, qui annoncera celle plus aboutie de 1917, et la révolte des Gilets jaunes de l’automne 2018 en France.
Une lecture anarchiste des événements de 1905 (à partir de 6’05) :
Nous espérons bien sûr qu’on n’en arrivera pas à la tuerie d’Odessa, où les soldats de Nicolas II tireront dans la foule. Car à partir de ce moment-là, il n’y a plus de retour en arrière possible, et plus personne ne sait où on va, ni en haut ni en bas.
Rappel historique : la révolution russe de 1905
« Au-dessus de la foule qui progresse vers le Palais d’hiver flottent des fanions religieux et des icônes. Le cortège est formé de milliers d’ouvriers en grève, venus de dizaines d’usines de Saint-Saint-Pétersbourg, capitale de l’empire. Ils viennent porter une pétition au tsar. Ils demandent une journée de travail de huit heures et des augmentations de salaire. Ils ne brandissent ni drapeau rouge ni slogan marxiste. De leurs rangs s’élèvent des hymnes orthodoxes. Manifestation, ou procession ? En tête, deux ouvriers portent un portrait de Nicolas II. » (Source : Le Monde)
Chez nous, les Gilets jaunes ne brandissent pas le portrait du jeune prince Macron, qui aura raté l’occasion de devenir roi, ou du moins le président de tous les Français. Il n’est plus que le président de quelques Français, les plus privilégiés, les autres ne lui reconnaissant plus aucune autorité. C’est la fin, quel que soit le moment où la fin de ce régime sera officialisée.
« Un régime policier enserre la société, muselle les journaux. De petits partis révolutionnaires ont commencé à s’implanter. Les actes de terrorisme se multiplient. Le ministre de l’Intérieur, Viatcheslav von Plewe, vient d’être assassiné – un sort déjà subi par son prédécesseur. Un avocat originaire de la région de Samara, Vladimir Ilitch Oulianov, alias Lénine, observe tout cela avec minutie, de son exil à Genève. »
Nous sommes bien en situation pré-révolutionnaire : la censure s’abat sur l’Internet, les journaux ne délivrent plus que la parole oligarchique. Le parallèle est troublant. La porte de Narva à Saint-Pétersbourg, c’est notre Arc-de-Triomphe qui ouvre sur nos Champs-Élysées. Le Palais d’hiver, c’est bien sûr le palais de l’Élysée.
« Le froid est vif, en ce dimanche d’hiver, sur les rives de la Neva. Les ouvriers pétitionnaires sont là, par dizaines de milliers, ils approchent de la porte de Narva. Des détachements armés sont déployés. La ville est paralysée. Le Palais d’hiver, résidence officielle de l’empereur, est une forteresse assiégée. Le tsar ne s’y trouve pas. Il est en famille, dans son palais et ses parcs verdoyants de Tsarskoïe Selo, à une vingtaine de kilomètres. »
L’inévitable arrive.
« Le lendemain, en fin de matinée, des cavaliers de la garde impériale, sabre au clair, chargent les manifestants. Des corps sont piétinés par les chevaux. La foule continue d’avancer. Des soldats ouvrent le feu sur elle. Des massacres se produisent en plusieurs endroits de la ville. Selon les données officielles, on dénombre 96 tués et 353 blessés (dont 34 mourront des suites de leurs blessures). Les sources non officielles parlent de centaines de morts. Perdu au milieu de ce désastre, le prêtre Gapone [l’instigateur du mouvement, NDLR] se relève, et s’écrie en tremblant : "Il n’y a plus de tsar !" »
Nicolas II sera rebaptisé Nicolas le sanglant. Dans la France en ébullition de 2018, heureusement, le sang n’a pas encore coulé. Macron ira-t-il jusqu’à faire tirer sur la foule des Gilets jaunes, déjà bien bastonnés par les policiers ? Les policiers oseront-ils aller jusque-là si la contestation monte encore d’un cran ? Certains ont pris conscience de la perte de contrôle du gouvernement, pris entre délégitimation et répression. Et dans les deux cas il est perdant.
Pour Éric Brunet, le droitiste de RMC, le « quinquennat de Macron est terminé » :
Pour l’ancien ministre de l’Éducation Luc Ferry, Macron est foutu :
Ferry étaye son jugement sur LCI. Macron est pris dans l’étau de la dette et des Gilets jaunes :
Qui seront les plus forts : la finance internationale qui tient la France par la dette et Macron par les réseaux ou les Gilets jaunes qui tiennent la rue ?
La suite au prochain épisode.