Le Monde.fr demeure fidèle à sa ligne éditoriale sur la Syrie : désinformation pro-opposition et pro-OTAN.
Au point même de donner à ses articles des titres en contradiction avec le fond de l’article lui-même ! Ainsi, ce 14 février, Le Monde titre « La position de Pékin évolue sur la Syrie« , sous-entendu après son retentissant véto, associé à celui de la Russie, à l’ONU le 4 février dernier.
On lit donc l’article et qu’apprend-on ? Que le Premier ministre chinois Wen Jiabao a dit, à Pékin, ce mardi 14 février, au président du Conseil européen (pour mémoire, il s’agit du Belge Herman von Rompuy) et au président de la Commission européenne (l’Espagnol -au départ – José Manuel Barroso) que la Chine était prête à travailler, dans le cadre de l’ONU, sur le problème de la violence en Syrie « sans prendre parti pour un camp contre l’autre« .
Déjà on ne voit pas très bien en quoi cette déclaration du chef du gouvernement chinois marque une « évolution » ou un « revirement » (intertitre de l’article) de Pékin sur ce dossier.
« Revirement » chinois, oui mais vis-à-vis de qui ?
Mais nous continuons notre lecture : Le Monde cite ensuite des déclarations faites, lundi 13 février, par le responsable de la diplomatie chinoise Dai Bingguo dans le cadre d’un entretien téléphonique avec Hillary Clinton.
Or, que dit Dai Bingguo ? Que la Chine maintient, contrairement aux Américains et à leurs suiveurs, sa position de non ingérence dans les affaires intérieures syriennes. Et qu’elle soutiendra les efforts de la Ligue arabe pour résoudre le conflit par des moyens « politiques« .
Et le responsable chinois de préciser que la position de son gouvernement est, justement, différente de celle de la Ligue arabe, qui parle de déployer une force d’interposition arabo-onusienne. Le Monde précise même que Pékin avait « jusque-là soutenu les actions en Syrie » de la Ligue arabe.
C’est donc, si les mots ont un sens, même au Monde, que la Chine se démarque désormais du radicalisme de la Ligue arabe, ce dans la logique de son véto au Conseil de sécurité.
Dans la logique aussi, d’ailleurs, des récentes déclarations du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov (voir notre article « La Ligue arabe confirme sa « qatarisation », mis en ligne le 13 février) qui déclarait que son gouvernement étant prêt, lui aussi, à « étudier » le projet de force combinée arabo-onusienne présenté par la Ligue arabe, mais qu’il fallait d’abord que la violence cesse, et qu’en l’état actuel des choses, c’était mal parti, les groupes armés insurgés, soulignant Lavrov, n’obéissant à personne et n’étant contrôlés par personne.
Bref, la Chine n’évolue que par rapport à la dérive interventionniste de la Ligue arabe, certainement pas relativement à sa position du 4 février au Conseil de sécurité, ni à la position de la Russie.
Contrairement à ce que fait croire le titre de l’article du Monde, qui en est arrivé, dans son aveuglement politique, à faire démentir par ses articles le titre de ceux-ci !