« Opacité », « désinvolture », « fiasco », « coup politique » : la commission d’enquête du Sénat a étrillé jeudi le Fonds Marianne et la secrétaire d’État Marlène Schiappa, en rendant ses conclusions sur ce dossier controversé.
« Le manque de rigueur, l’opacité et la désinvolture ont conduit au fiasco » du Fonds Marianne contre le séparatisme, mis en place en 2021 par Marlène Schiappa, a déclaré le rapporteur de la mission, Jean-François Husson (LR) lors de la conférence de presse au Sénat. « Le constat est sans appel sur la dérive de ce que nous appelons un coup politique ».
« Nous avons le sentiment que le Fonds Marianne a été conçu comme une grande opération de communication » par la ministre, a encore observé Jean-François Husson. La « promesse » inhérente à ce dispositif, « n’a pas été tenue, ce qui relève pleinement de la responsabilité politique de la ministre », a-t-il poursuivi.
Après l’inspection générale de l’administration (IGA), c’était au tour de la commission d’enquête du Sénat de rendre ses conclusions jeudi sur ce fonds, doté de 2,5 millions d’euros et créé en avril 2021 par Marlène Schiappa, alors ministre déléguée à la Citoyenneté, quelques mois après l’assassinat du professeur d’histoire Samuel Paty par un jeune radicalisé, pour financer sur internet des « contre-discours » à l’islam radical.
« Nous l’avons longuement auditionnée (...) je ne l’ai jamais vue proposer à notre commission d’enquête des éléments tangibles. Elle s’est largement défaussée sur le cabinet, elle a eu beaucoup de pertes de mémoire, il y a certaines prises de parole qui sont consternantes de mon point de vue, et affligeantes », a étrillé le sénateur. Pour le rapporteur, certaines des associations ayant bénéficié du fonds « ont effectué un vrai travail », mais ce n’est pas le cas des deux principales d’entre elles. Au final, le « label » du Fonds Marianne « devient un véritable fardeau », voire « un boulet attaché à l’allégorie de la République », selon lui.
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La justice, de son côté, a également ouvert une enquête confiée à un juge d’instruction début mai, pour « détournement de fonds publics, détournement de fonds publics par négligence, abus de confiance et prise illégale d’intérêts ». Des perquisitions ont eu lieu en juin aux domiciles de plusieurs protagonistes clés du dossier. La commission d’enquête du Sénat va transmettre au parquet national financier « des éléments » pour « permettre à la justice d’effectuer son travail et de qualifier les faits », a encore dit le rapporteur.
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