L’article qui suit, basé sur les « informations » de l’AFP, n’a aucune crédibilité. Pour une raison évidente et tristement récurrente : la source, le soi-disant « Observatoire syrien des droits de l’homme » (OSDH), travaille contre l’État syrien depuis le début du conflit, tentant par tous les moyens de le faire passer pour l’oppresseur sanguinaire.
Dans ce récit d’attaque chimique, dont le bilan s’élèverait déjà à plus de 100 morts, on notera aussi la présence de personnages déjà rencontrés auparavant : les « Casques blancs ». Ces alliés des djihadistes et professionnels de la manipulation ont récemment été adoubés par Hollywood – l’industrie du spectacle sait reconnaître les siens. Pour autant, aucun journaliste de la presse mainstream ne doutera (en public) du bien-fondé des informations diffusées par ces sources ; car s’il doutait, il ne serait plus en poste.
Reprise par toutes les chancelleries et par la presse aux ordres, cette histoire rappelle bien sûr l’offensive politico-médiatique qui avait suivi l’attaque de la Ghouta en 2013. Ce que ni l’article ci-dessous ni les chefs d’État ne diront, c’est que selon l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC/OPWC) et le Massachussets Institute of Technology (MIT), peu suspects de sympathies pro-Assad, le « régime syrien » n’était pas l’auteur de l’attaque.
Quatre ans de réinformation plus tard, la propagande du Système prendra-t-elle ?
Massacre du 4 avril 2017 : la version AFP
Cent personnes sont mortes et 400 autres ont été victimes d’asphyxie dans une attaque « chimique » dans un fief rebelle et jihadiste du nord-ouest. Au moins 11 enfants figurent parmi les personnes tuées dans le raid aérien qui a frappé tôt Khan Cheikhoun, dans la province d’Idleb, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Un précédent bilan de l’organisation indiquait 65 morts.
Le bilan n’a cessé de s’aggraver durant la matinée au fur et à mesure que les victimes, toutes des civils, succombaient « après avoir été transportées dans les hôpitaux », a précisé à l’AFP Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’OSDH.
L’OSDH a indiqué que les personnes étaient décédées en raison des effets du gaz, notamment par suffocation, à Khan Cheikhoun, dans la province d’Idleb, mais elle n’était pas en mesure de donner la nature de ce gaz. Des dizaines d’autres personnes, en majorité des civils, souffrent de problèmes respiratoires et d’autres symptômes.
L’OSDH, basée en Grande-Bretagne et disposant d’un vaste réseau de sources en Syrie, n’était pas en mesure non plus de dire si les raids étaient le fait d’avions de l’armée syrienne ou de ceux de la Russie, allié du régime. Elle dit habituellement être en mesure de déterminer à qui appartiennent les avions en fonction de leur type, leur localisation et leur munitions. L’OSDH a indiqué que des sources médicales dans la ville avaient fait état d’évanouissements, de vomissements et de présence de mousse dans la bouche des victimes.
Des photos de militants montrent les volontaires des Casques blancs, les secouristes en zone rebelle, aider des blessés en les aspergeant d’eau avec des tuyaux d’arrosoir.
La province d’Idleb est largement contrôlée par une alliance de rebelles et des jihadistes. La province est régulièrement la cible de frappes du régime, et de l’aviation russe. Elle a également été touchée par des raids de la coalition antijihadistes dirigée par les États-Unis. Le gouvernement syrien dément utiliser des armes chimiques dans une guerre qui a déjà fait plus de 320.000 morts depuis mars 2011. Il a ratifié la Convention sur l’interdiction des armes chimiques en 2013.
Nouveaux soupçons
Vendredi, Médecins sans frontières (MSF) avait affirmé qu’une bombe larguée d’un hélicoptère avait explosé le 25 mars à l’entrée d’un hôpital dans un secteur rebelle de la province de Hama, au sud de celle d’Idleb, tuant deux personnes. Selon MSF, citant du personnel soignant, des « armes chimiques » ont été utilisées car des problèmes respiratoires liés avec ce type d’attaque ont été constatés chez des patients et du personnel soignant.
En octobre 2016, le Conseil de sécurité avait reçu un rapport confidentiel concluant que l’armée syrienne avait mené une attaque à l’arme chimique, sans doute du chlore, à Qmenas (province d’Idleb), le 16 mars 2015. Dans un précédent rapport, la commission d’enquête, baptisée Joint Investigative Mechanism (JIM), avait conclu que des hélicoptères militaires avaient répandu du gaz de chlore sur au moins deux localités de la province d’Idleb, à Talmenes le 21 avril 2014 et Sarmine le 16 mars 2015. Au total, sur les neuf attaques chimiques présumées étudiées par les experts, trois ont été attribuées au régime et une à l’EI, au gaz moutarde, à Marea, près d’Alep, le 21 août 2015.
Réunion à Bruxelles
L’Union européenne avait placé le 20 mars sur sa liste noire quatre nouveaux responsables militaires syriens, accusés d’avoir utilisé « des armes chimiques à l’encontre de la population civile » en 2014 et 2015, selon un communiqué.
Début mars, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a indiqué enquêter sur huit attaques présumées au gaz toxique commises en Syrie depuis le début de l’année. En août 2013, le régime avait été accusé d’avoir utilisé du gaz sarin dans une attaque dans deux secteurs rebelles près de Damas qui avait fait 1.400 morts, selon Washington. En septembre, un accord russo-américain sur le démantèlement de l’arsenal chimique syrien avait écarté in extremis la menace de frappes américaines contre le régime.
L’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley a déclaré lundi que le président Bachar al-Assad était un « criminel de guerre », « une entrave à la paix pour longtemps » et la manière dont il traite les Syriens est « répugnante ». Au moment où les espoirs de paix restent faibles, Bruxelles accueille jusqu’à mercredi une conférence internationale sur l’avenir du pays mais certains acteurs clés du conflit, comme la Turquie ou la Russie, ne devraient pas y être représentés au plus haut niveau.
Cette conférence servira notamment à faire le point sur les promesses de dons faites par la communauté internationale en février 2016, alors qu’il s’agit de la pire crise humanitaire depuis la deuxième guerre mondiale selon l’ONU.
Concert d’accusations sans preuves contre l’État syrien
19h16 : Berlin condamne « un acte d’une cruauté sans équivalent »
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, a dénoncé mardi « un acte d’une cruauté sans équivalent » après l’attaque « chimique » et appelé à « une prise de position sans équivoque » du Conseil de sécurité de l’Onu.
« S’il se vérifiait que des gens ont été victimes d’une attaque chimique (…) dont le régime syrien endosse la responsabilité, ce serait un acte d’une cruauté sans équivalent », a-t-il ajouté. « Et ce serait une raison supplémentaire pour laquelle nous ne devons pas composer avec le régime d’Assad dans la lutte contre le terrorisme. »
19h10 : L’attaque « chimique » est un « test » pour l’administration Trump selon Jean-Marc Ayrault
L’attaque au gaz menée ce matin dans le nord-ouest de la Syrie contre une ville tenue par les rebelles est un « test » pour la nouvelle administration américaine qui doit clarifier sa position vis-à-vis de Bachar al Assad, a estimé Jean-Marc Ayrault au micro de RTL.
« C’est un test, c’est pour cela que la France multiplie les messages, notamment aux Américains pour qu’ils clarifient leur position », a dit le chef de la diplomatie française.
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18h04 : Réunion du Conseil de sécurité de l’ONU mercredi sur l’attaque chimique présumée
Le Conseil de sécurité des Nations unies se réunira en séance extraordinaire mercredi pour aborder l’attaque chimique présumée perpétrée en Syrie, qui a fait au moins 58 morts dont 11 enfants, a annoncé l’ambassadrice américaine auprès de l’ONU. Le Royaume-Uni et la France ont demandé cette réunion après l’annonce que des bombardements aériens avaient frappé la ville rebelle de Khan Cheikhoun, dans la province d’Idleb tôt mardi matin.
L’ONU cherchera à « clairement identifier les responsabilités » et à faire « rendre des comptes » aux auteurs de cette attaque « aérienne », a assuré Staffan de Mistura, l’émissaire de l’ONU pour la Syrie, à Bruxelles.
17h54 : Washington condamne une attaque chimique « intolérable » du régime Assad
La Maison Blanche a dénoncé mardi avec force « l’attaque chimique » menée selon elle par le régime de Bachar al-Assad sur une ville rebelle, jugeant qu’elle était « intolérable ».
« L’attaque chimique perpétrée aujourd’hui en Syrie contre des innocents, y compris des femmes et des enfants, est répréhensible », a déclaré Sean Spicer, porte-parole de Donald Trump, dénonçant « un acte odieux » du régime Assad. Il serait dans l’« intérêt » des Syriens qu’Assad ne gouverne plus, selon la Maison Blanche.
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16h39 : François Hollande pointe la « responsabilité morale » des « alliés » de Bachar al-Assad
Le Président français a évoqué mardi « la responsabilité » du président syrien Bachar al-Assad dans le « massacre » qui a fait au moins 58 morts dans une attaque chimique présumée sur une ville rebelle au nord-ouest du pays, dans un communiqué publié par l’Élysée. Le chef de l’État a par ailleurs pointé « la complicité » et « la responsabilité morale » de ses « alliés », sans citer de pays.
« Comme à la Ghouta le 21 août 2013 Bachar al-Assad s’en prend à des civils en utilisant des moyens bannis par la communauté internationale. Une fois encore le régime syrien va nier l’évidence de sa responsabilité dans ce massacre », a dit François Hollande selon un communiqué des services de la présidence.