LE TOP 10 DE CETTE ÉTAPE HISTORIQUE POUR LE CYCLISME FRANCAIS ! #TDF2019 pic.twitter.com/7fumhxqu5f
— Le Gruppetto (@LeGruppetto) 20 juillet 2019
Par pur patriotisme, on avait un peu abandonné le Tour de France parce que les Français n’y brillaient plus depuis Richard Virenque, qui n’avait pas raflé de Grande boucle mais qui avait gagné des étapes cultes, notamment le 12 juillet 2003 à Morzine-Avoriaz :
On ne vivait plus que sur un passé prestigieux, celui du Blaireau et de ses 5 tours, le Breton Bernard Hinault, dur dans l’effort et intraitable avec ses adversaires, avec des victoires d’étapes prestigieuses entre-temps, celles de Jalabert, de Thévenet (vainqueur en 1975), mais depuis 1985, date de l’apogée des Français (avec deux Tours pour Fignon), le Tour tombera dans des mains étrangères, avec un gros trou de 1999 à 2005, puisque les victoires de l’Américain Lance Armstrong lui seront retirées pour dopage.
Le Tour est devenu tellement international que les Français se contentent d’applaudir les stars des autres pays, espérant en secret une victoire d’étape du coureur local. Et voilà qu’en 2019, un Français porte le maillot jaune, et pas par hasard ou en bénéficiant des calculs croisés des vrais favoris : Greg Lemond a ainsi gagné le Tour en 1990 sans aucune victoire d’étape, ce qui ne laisse pas d’interroger les profanes.
Julian Alaphilippe, vainqueur du contre-la-montre à #Pau et toujours en jaune sur @LeTour ! Alors, jusqu'à quand ? #FBsport pic.twitter.com/Z12rHiKtk4
— France Bleu Béarn (@Bleu_Bearn) 19 juillet 2019
À 8 jours de l’arrivée, le Français tient son maillot jaune, gagne un contre-la-montre énorme à Pau, ce qui n’était plus arrivé depuis 1984 avec Fignon.
Le lendemain, ce samedi 20 juillet, au Tourmalet, dans les Pyrénées, alors que tout le monde le voyait s’effondrer (comme Jacky Durand), il fait deuxième dans la première étape de montagne. Durand n’est pas le seul à s’étonner des performances du Français : ce coquin de Vinokourov a envoyé son Scud ce 20 juillet...
« S’il arrive avec le maillot jaune à Paris, ça va être vraiment une grande surprise. Et je ne comprends pas le cyclisme (alors). Mais il est motivé, il est à la maison, il a le maillot jaune sur les épaules. Ça peut faire beaucoup de choses, le maillot. On a vu Voeckler garder le maillot sur beaucoup de jours, à une époque. Alaphilippe, c’est une autre classe. Mais on va voir après les Pyrénées, déjà. »
Même son directeur sportif doute de son poulain (c’était avant la première étape de montagne) et d’une victoire finale :
L’ex-coureur Chavanel n’est pas de l’avis des professionnels précédents :
« Je redécouvre le Tour de France sous une autre facette, c’est différent de ce que j’ai connu auparavant. Cette année, on a un magnifique Tour de France, il y en a eu un peu pour tous le monde. Et on a des Français qui jouent avec les meilleurs comme Julian Alaphilippe. C’est un phénomène, un champion. Je l’ai vu arriver dans l’équipe réserve Quick-Step quand j’étais dans cette équipe. Il a progressé d’année en année et là il explose. C’est notre numéro un mondial, notre champion. C’est un artiste, il joue sur le vélo. C’est un Peter Sagan, quelqu’un qui a la joie de vivre. J’aime sa façon d’être vis-à-vis de tout le monde. Il peut aller très loin, même si son équipe a été construite autour de Viviani et qu’il pourrait manquer des coureurs à ses côtés. »
Avant de nous échauffer l’esprit, attendons les étapes des Alpes (Valloire, Saint-Jean-de-Maurienne, Tignes, Albertville, Val Thorens !) qui décident généralement du vainqueur à Paris. Si Alaphilippe est un outsider complètement inattendu, comme le soutient Vinokourov, le maillot jaune peut transcender un coureur. Cela suffira-t-il pour tenir jusqu’au 28 juillet ?
Bonus : Macron s’accroche au maillot jaune !