Quand on lit ce que l’éditeur a subi comme pressions et comme menaces suite à sa volonté de rééditer deux albums de Bamboula, on comprend sur quel ressort communautaire est basé l’antiracisme.
Qui l’a organisé et construit, et dans quel but. Il s’agit bien entendu de relancer une guerre raciale Noirs/Blancs et derrière, une guerre entre Français et immigrés. Toujours ce conflit triangulé dans lequel la base est perdante.
La sensibilité antiraciste n’est qu’un prétexte pour la guerre de tous contre tous qui est organisée par ceux qui prônent ouvertement le racisme dans leurs institutions. Et on rappelle aux Noirs qui se sentiraient blessés par les aventures de Bamboula que les organisateurs du racisme esclavagiste il y a cinq siècles sont aussi les organisateurs de l’antiracisme : c’est la même idéologie.
« Si cette maison d’édition ose aller au bout de son projet, je débarque dans leurs locaux et ça va chauffer !! »
Quant à Claudy Siar, qui a basé sa carrière sur l’antiracisme, il ne pouvait faire autrement que de... menacer physiquement l’éditeur. Dire que cet animateur socio-culturel a été « délégué interministériel pour l’égalité des chances des Français d’outre-mer » !
- Sur ce dessin, Bamboula fait rôtir un poulet mais au lieu de ramasser du bois dans la forêt, ce petit paresseux a fracassé une chaise. Et après on va s’étonner que la femme blanche vote FN !
Le tweet du très soumis Corbière, relayé par Haziza :
Bien.Il ne fallait pas rééditer cette BD aux clichés racistes "Bamboula". Non au commerce du racisme et textes antisémites !Que les historiens travaillent, aident à comprendre, que les archives soient accessibles, etc.Mais à quoi bon rediffuser largement ? https://t.co/gfAmAd3hvp
— Alexis Corbière (@alexiscorbiere) 10 janvier 2018
Confrontées à une violente polémique et des accusations de racisme, les éditions De Varly ne vont vraisemblablement pas publier des planches mettant en scène le petit héros noir créé en 1951 par le dessinateur Mat.
En s’attelant à la réédition en France de Bamboula, George Fernandes, responsable des éditions De Varly, ne s’attendait pas à affronter un ouragan d’indignations. Derrière Bamboula se cache un personnage atypique de la BD franco-belge d’après-guerre, et qui a eu peu de succès en son temps. Bamboula, imaginé par l’illustrateur français Marcel Turlin, alias « Mat », est un petit garçon « venu d’un pays d’Afrique noire » qui débarque en France où il joue les Candide. Ce qui en fait l’un des très rares héros de couleur à avoir ses propres aventures mises en cases à l’époque. Il y a bien eu quelques précédents, comme Razibus Zouzou, l’ami noir de Bibi Fricotin, mais c’était un comparse, relégué au second plan.
L’éditeur évoque le contexte historique
L’éditeur, qui avoue aujourd’hui « ne plus dormir », tant les réactions au projet l’ont « bouleversé », savait que la réédition des œuvres de Mat, et donc également des aventures de Bamboula était un projet compliqué. Dans l’ouvrage qui doit théoriquement paraître le 1er février prochain et que nous avons pu consulter, il se fend d’une longue introduction pour se défendre.
Il reconnaît d’abord que le terme de « Bamboula » est une insulte. Mais il évoque les bonnes intentions de l’auteur :
« Mat (1895-1982), était un homme de cœur. Il aimait faire rire les enfants et il détestait l’injustice. Il souhaitait la fraternité entre les hommes (…) l’auteur a toujours mis en valeur la fraternité et pointé du doigt l’idéologie des extrêmes. »
De plus, pour Georges Fernandes, le petit garçon fait preuve de nombreuses qualités : honnêteté, courage, intelligence, qui en font un personnage positif, à une époque, comme il nous l’a expliqué « où la censure avait du mal à admettre un héros noir ».
Enfin, l’ouvrage reste pour lui un document historique important qui témoigne des représentations de l’époque. « Si nous effaçons tout ce qui nous dérange dans le passé, nous n’aurons plus d’Histoire », explique-t-il.
Il s’étonne de la violence des attaques alors qu’en France, les pamphlets antisémites de Céline, « qui contiennent des appels au meurtres » vont être réédités par Gallimard, avec l’assentiment du Premier ministre Édouard Philippe.
La parution – en papier – annulée
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Bien sûr, certains personnages blancs violents, égoïstes, sont aussi caricaturés. Mais à longueur de cases, c’est plutôt l’inadéquation de Bamboula au monde moderne qui crée l’effet comique et peut être jugée insupportable aujourd’hui.
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« Moi le descendant d’esclaves, j’ai la haine », lance Claudy Siar qui a appris que des Africains étaient vendus comme esclaves en Libye :