Nouveau mot d’ordre de BHL : l’Algérie « doit connaitre » son printemps arabe ! C’est-à-dire : mettre l’Algérie à feu et à sang ? C’était il y a quelques mois lors d’un colloque à Marseille. Depuis, les hirondelles du printemps arabe n’ont pas envahi le ciel algérien, et ceux qui, en Tunisie, en Égypte et en Libye, criaient victoire il y a deux ans, bronzent aujourd’hui sous le soleil brûlant de la démocratie islamiste, de la faillite économique et de la misère sociale.
Ce faux chef de la diplomatie française durant la crise libyenne vient de déclarer lors du colloque tenu à Marseille intitulé « La guerre d’Algérie… cinquante après » : « L’Algérie n’est pas un pays arabe ni islamique mais un pays juif et français, sur un plan culturel » et il ajouta « que l’Algérie connaîtra elle aussi un printemps arabe ».
BHL nous annonce, à son insu, ce que nous savons déjà, que les révolutions arabes sont le fruit de conspirations étrangères et une punition collective infligée aux pays qui n’acceptent pas les diktats israélo-américains. BHL n’a-t-il pas déclaré aussi que « ces printemps arabes, c’est bon pour Israël » ?
Le tout premier intellectuel à avoir démasqué l’imposture du « printemps arabe » est l’ancien ambassadeur de la Tunisie à l’UNESCO, M. Mezri Haddad. En effet, dès janvier 2011, alors que tout le monde vibrait pour la « révolution du jasmin », il a tout de suite vu dans cette hystérie collective un danger pour la Tunisie et pour l’ensemble du monde arabe.
Tout de suite après l’intellectuel algéro-canadian Ahmed Bensaada, dans son livre Arabesque américaine, Mezri Haddad a publié en septembre 2011 La face cachée de la révolution tunisienne. Islamisme et Occident : une alliance à haut risque, dans lequel il a qualifié Bernard-Henri Lévy de Lawrence de Libye, ayant induit en erreur la France en « l’entrainant dans une croisade néocoloniale qui lui a coutée 200 millions d’euros et qui a fait en Libye près de 100 000 morts, pour la plupart des civils ».
Si BHL se félicite et s’auto-félicite d’avoir « sauvé Benghazi d’un bain de sang » imaginaire et d’avoir agi par amour de la démocratie et par respect des droits de l’homme, pour Mezri Haddad, BHL est « complice de crime de guerre et de crime contre l’Humanité… qui a agi contre les intérêts de la France et pour les intérêts exclusifs de sa seule et véritable patrie, Israël ». Selon le philosophe tunisien, BHL n’est pas le « pape du sionisme en France, mais le relais du sionisme américain au pays de De Gaulle ». Pour lui, le « feu du printemps arabe dont la première flamme s’est déclenchée en Tunisie, va détruire le peu qui reste de la dignité arabe et mènera à la vassalisation du monde arabe à l’hyper-puissance américaine. Ce n’est ni plus ni moins que le déploiement du projet de Grand-Moyen-Orient qui a démarré en Irak, en 2003. » Mezri Haddad parle clairement d’un « pacte islamo-sioniste, sous la houlette du Qatar, qui consiste à faire imploser le monde arabe en minuscules États néo-wahhabites, radicalement opposés à l’Iran chiite ».
C’est dans le même livre que l’ancien ambassadeur tunisien écrit : « C’est en cela que l’Algérie, dont l’attitude face au conflit libyen honore les enfants d’Abdelkader, restera dans le collimateur des bédouins du Qatar et de leurs maîtres israélo-américains. Et dans ce combat de la démocratie contre la dictature, Bernard-Henri Lévy sera encore plus motivé que dans sa croisade contre la Libye. Ne témoigne t-il pas depuis des années son attachement affectif, plus exactement affecté, pour l’Algérie algérienne ? »
Selon le magazine français Afrique-Asie de décembre 2011, Bernard-Henri Lévy, encore et toujours, « l’intellectuel faussaire » dénoncé par le politologue Pascal Boniface, a jeté le masque. Évoquant sa « mission » en Libye, il a déclaré le 21 novembre, lors de la première convention nationale du Conseil représentatif des organisations juives de France (CRIF) : « C’est en tant que juif que j’ai participé à cette aventure politique, que j’ai contribué à définir des fronts militants, que j’ai contribué à élaborer pour mon pays une stratégie et des tactiques… Je ne l’aurais pas fait si je n’avais pas été juif… J’ai porté en étendard ma fidélité à mon nom et ma fidélité au sionisme et à Israël. »
On comprend bien maintenant la phrase du philosophe tunisien Mezri Haddad, dans son interview à France Soir : « Allah est grand et Bernard-Henri Lévy est son prophète. »
On se souviendra longtemps de cette formule de l’ancien ambassadeur tunisien, qui a été reprise par Thierry Ardisson dans son émission « Salut les Terriens », le 26 novembre 2011.