Honni par une grande partie de la communauté internationale, Bachar al-Assad semble aujourd’hui plus que jamais proche d’un retour en force en Syrie et en grâce dans la région, près de huit ans après une guerre dévastatrice aux répercussions mondiales, selon les experts.
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Le 19 décembre et à la surprise générale, le président Donald Trump annonce le retrait prochain des forces américaines de Syrie, où elles aidaient les forces kurdes face au groupe jihadiste État islamique (EI).
Les Kurdes ont alors appelé à l’aide l’armée syrienne, qui s’est déployée pour la première fois en six ans autour de Minbej (nord), face aux menaces d’une offensive de la Turquie voisine pour qui certains groupes armés kurdes sont des « terroristes ».
Le fait que les Kurdes cherchent une alliance avec le régime constitue un nouveau succès pour M. Assad, estime Mutlu Civiroglu, spécialiste de la politique kurde. Le président syrien « consolide chaque jour son pouvoir, diplomatiquement et militairement ».
M. Assad avait menacé de reprendre les zones, riches en pétrole, tenues par les forces kurdes. Or, « le gouvernement est aujourd’hui invité à revenir dans la région », souligne M. Civiroglu à l’AFP. « Il n’y a pas mieux pour Assad ».
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Mis à l’écart de la scène diplomatique régionale, M. Assad semble bénéficier aujourd’hui d’un retour en grâce.
En décembre, les Émirats arabes unis ont rouvert leur ambassade à Damas, Bahreïn a fait état de la reprise du travail dans sa chancellerie et le Soudanais Omar el-Béchir a effectué la première visite à Damas d’un chef d’État arabe depuis 2011.
Les Émirats et Bahreïn sont des proches alliés de l’Arabie saoudite qui fut l’un des principaux détracteurs de M. Assad et a soutenu la rébellion pendant des années.
« Démarrer la reconstruction »
La Syrie de M. Assad avait été suspendue de la Ligue arabe en novembre 2011, mais un diplomate arabe à Beyrouth évoque aujourd’hui une inédite « ouverture en direction de Damas ».
Selon lui, les « Émirats ont reçu le feu vert du royaume saoudien pour rouvrir leur ambassade », signe que Ryad pourrait s’engager dans cette voie.
Et selon, un haut responsable irakien Bagdad joue les médiateurs pour le rétablissement des liens entre Damas et le Qatar.
Une participation de la Syrie à un sommet économique de la Ligue arabe, les 19 et 20 janvier à Beyrouth, est en outre en cours de négociation, à trois mois du sommet annuel arabe.
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