Le 18 janvier dernier, l’essayiste franco-suisse Alain Soral avait déposé plainte auprès de la justice genevoise pour des propos tenus à son encontre par des manifestants hostiles à sa venue à Genève. Sa plainte a récemment été rejetée par la justice genevoise. Il a fait recours contre cette décision.
Le 12 novembre 2016, Alain Soral s’était résolu, suite à des menaces, à tenir sa conférence de presse avec le Sheikh Imran Hosein sur Internet, plutôt que dans une salle louée pour l’occasion dans le quartier des Grottes. Des activistes masqués, qui manifestaient contre sa présence dans la cité de Calvin, avaient déployé une banderole avec l’inscription « Crève raclure ». Alain Soral avait alors porté plainte contre inconnu.
La plainte, adressée au procureur général Olivier Jornot, faisait référence aux injures (art.77CP), aux menaces (art.180CP) et à la provocation publique au crime et à la violence (art.259 CP).
Nous avons joint Henri Della Casa, chargé de relations médias du pouvoir judiciaire, qui nous a apporté la précision suivante :
« Je peux vous confirmer que le ministère public a rendu une ordonnance de non-entrée en matière en date du 31 août dernier dans la procédure ouverte suite à une plainte de M. Alain Soral. »
Le 22 septembre dernier, Alain Soral animait une chronique judiciaire avec l’un de ses avocats Maître Damien Viguier. Ce dernier a lu à l’antenne les justifications du ministère public à cette non-entrée en matière :
« Les termes "Crève raclure", employés à l’adresse d’Alain Soral, pourraient être attentatoires à l’honneur du citoyen lambda et tomber sous le coup de l’article 173 du CP réprimant la diffamation. Force est de constater, qu’en sa qualité de polémiste coutumier d’une certaine forme de provocation, champion poids lourds du politiquement incorrect, notamment par voie de médias dont il se sert pour transmettre ses messages, on est en droit d’attendre d’Alain Soral qu’il endure de telles critiques, fussent-elles à la limite de l’admissible. »
Le polémiste ironise alors à propos de cette décision judiciaire :
« Quand on est comme moi et qu’on pratique un certain politiquement incorrect, on doit accepter et endurer d’être agressé par des commandos cagoulés, comme cela m’est déjà arrivé en France. Je rappelle que c’est systématiquement classé sans suite. C’est arrivé quatre ou cinq fois. Le message est donc clair, que ce soit en Suisse ou en France. C’est-à-dire que quand on s’oppose à un certain pouvoir, il faut s’attendre à être comme dans les Westerns : nu au milieu de la rue en sachant que le shérif a été acheté et que derrière chaque fenêtre se cache un fusil. »
L’avocat genevois d’Alain Soral, Maître Pascal Junod, a déposé un recours, au nom de son client, le 11 septembre dernier, auprès du ministère public. Affaire à suivre.