Après avoir laissé planer le « suspense » pendant de longues semaines, François Bayrou renonce finalement a se présenter à l’élection présidentielle et prône le rassemblement avec le leader d’En Marche ! pour « dépasser les clivages ». L’écologiste François de Rugy, ancien candidat à la primaire de gauche, fait de même, trahissant son engagement moral en faveur de Benoît Hamon.
« L’heure exige que nous dépassions les intérêts personnels et partisans. [...] Parce que le risque est immense, parce que les Français sont désorientés et souvent désespérés, j’ai décidé de faire à Emmanuel Macron une offre d’alliance. [...] Nous sommes dans une situation d’extrême risque et, à cette situation exceptionnelle, je pense qu’il faut une réponse exceptionnelle », a déclaré le président du MoDem.
Le président d’En Marche n’a pas tardé à réagir en acceptant cette « offre d’alliance ».
Selon François Bayrou, « la dispersion des suffrages et des propositions ne peuvent qu’aggraver les périls », évoquant la situation « décomposée » de la « démocratie » en France qui « nourrit le pire des risques, la flambée de l’extrême droite ».
Après une période de scepticisme face au candidat d’En Marche ! qu’il jugeait trop lié au « monde de l’argent » ou aux « grands intérêts financiers », François Bayrou semble désormais se radoucir envers celui « qui est le moins éloigné de ses positions ». Il est possible que le ralliement de nombreux centristes à la candidature d’Emmanuel Macron a pesé dans ce récent changement de ton...
Pour rappel, lors de la primaire de la droite et du centre, François Bayrou avait apporté son soutien à Alain Juppé.
Quant à François de Rugy, ancien candidat à la primaire de la Belle Alliance Populaire, il estime que le cadre du rassemblement proposé par Benoît Hamon ne lui permet pas de tenir son engagement initial.
« Les idées que j’ai défendues dans la primaire sont plus proches des idées défendues par Emmanuel Macron que des idées défendues par Benoît Hamon, c’est un constat, j’en tire les conséquences logiques », précise le député de Loire-Atlantique.
Le 15 janvier dernier, l’ensemble des candidats à la primaire de la gauche avait pourtant parlé d’une seule voix : chacun s’engageait à respecter le vote des sympathisants de gauche en soutenant le vainqueur et sa campagne pour l’élection présidentielle.
Au grand dam du PS et de Jean-Christophe Cambadélis, De Rugy préfère « s’engager dans la recomposition politique lancée par Emmanuel Macron ».
Sur la fragilisation du parti organisateur de la BAP induite par ce revirement, le député déclare : « Je pense que dans l’élection présidentielle, la préoccupation, ce n’est pas l’avenir des partis, c’est l’avenir de la France dans l’Europe et dans le monde ». Un clou de plus dans le cercueil d’un PS abandonné par l’oligarchie et ses petits soldats...