Depuis plusieurs années, l’Église catholique doit périodiquement faire face au scandale des prêtres pédophiles. L’Église et la justice de chaque pays gèrent et jugent ces cas douloureux et condamnables, comme cela doit se faire pour des coupables appartenant à d’autres milieux, même si le statut de prêtre confère à de tels actes une gravité exceptionnelle.
Ces derniers temps, une cascade d’affaires de pédophilie a déferlé sur le Vatican. Parfois des affaires vieilles de 15 ans, 20 ans ou plus ont tout à coup éclaté. Et tout cela avec une offensive médiatique qui semblait faire un crescendo savamment orchestré pour atteindre sa cible : le Pape Benoit XVI, c’est-à-dire le cardinal Ratzinger avant son élection. Le Pape a déjà commencé à s’expliquer sur toutes ces affaires et il ne nous appartient pas de juger ou de ne pas juger l’Église en ce domaine.
Mais on est quand même en droit de s’interroger sur cette offensive médiatique qui semble viser essentiellement le Souverain Pontife. Après tout, des scandales de toute sorte ont toujours accompagné toutes les institutions humaines au cours de l’Histoire. Qu’a pu faire de particulier ce Pape, pour mériter un tel acharnement ? La réponse est peut-être à chercher dans le décret du 19/12/2009 signé par le Pape attestant des « vertus héroïques » du Pape Pie XII et ouvrant la voie à sa canonisation.
Dans l’Église, la canonisation est un rituel pour ajouter une personne aux nombres des Saints. D’autres (des milliers) ont déjà été canonisés depuis le début de cette institution, mais dans le cas du Pape Pie XII, une différence saute immédiatement aux yeux : les sionistes ne sont pas d’accord avec cette canonisation, prétextant le « silence » du Pape pendant la Deuxième guerre et pendant la persécution des Juifs en Europe.
Résumons brièvement les faits et les griefs. Pendant la dernière guerre, le Pape Pie XII n’aurait pas condamné suffisamment les persécutions antisémites, et de ce fait aurait été en quelque sorte complice du troisième Reich aux yeux des sionistes. Nombreux sont pourtant les témoins et les historiens qui affirment le contraire, à savoir que le Pape a non seulement condamné ces persécutions, mais qu’en outre il a protégé et sauvé par son intervention personnelle des milliers de Juifs. Son action en faveur des Juifs persécutés a d’ailleurs eu un résultat inattendu et surprenant : la conversion du grand Rabbin de Rome, Israël Zolli, au catholicisme en 1945. Qui était mieux placé que lui, juif rabbin et italien, pour en juger ? D’ailleurs, par la suite, d’autres Juifs (y compris sionistes telle Mme Golda Meir) ont reconnu l’action positive de Pie XII. Il est vrai que nous étions dans les années 50 et tout semblait indiquer un avenir radieux à Israël et au sionisme.
Qu’en est-il aujourd’hui ? Dès l’annonce de la canonisation à venir de Pie XII, Israël et les rabbins sionistes ont réagi à leur manière, c’est-à-dire avec un mélange de morgue et d’agressivité. Prétendant dicter à l’Église qui mérite d’être Saint ou non, les sionistes exigent en outre d’avoir accès aux archives, dites secrètes, du Vatican. Ce comportement venant d’autres groupes que les sionistes serait considéré comme une intolérable ingérence dans les affaires intérieures d’une Église qui n’est pas la leur. Pourtant, il est présenté par les médias aux ordres comme tout à fait normal. Que dirait-on si une autorité religieuse musulmane se permettait de critiquer une canonisation en exigeant l’accès aux archives du Vatican ?
En ce domaine, l’enjeu de l’opposition entre le Pape et le sionisme ne relève pas de l’histoire. Ce n’est pas la vérité historique qui intéresse les sionistes mais le rapport de force qu’ils peuvent instaurer avec une Église catholique qui leur échappe encore en grande partie. On pourrait dire qu’il s’agit d’un « bras de fer » entre Tel-Aviv et Rome. Voilà pourquoi le Saint Père ne semble pas vouloir céder sur la question de Pie XII. Et voilà pourquoi, comme par hasard, surgit à l’échelle internationale cette campagne de presse contre Benoit XVI, cherchant même à l’étendre à son frère, religieux en Bavière...
La logique inhérente au sionisme n’est pas le débat mais la domination. Cette dernière s’obtient par la culpabilisation permanente, notamment des Européens et de leurs élites. Cette culpabilisation permet ains, d’affaiblir les défenses immunitaires des nations et des institutions (telle l’Église) qui échappent encore en totalité ou partie à sa mainmise. Et dans cette entreprise, le sionisme trouve des alliés parmi ceux qui ont perdu tout repère ou qui, depuis longtemps, trouvent intérêt à le servir.
Pour notre part, nous sommes convaincus que la cause réelle de cette campagne anti-vaticane réside bien dans le conflit (tantôt larvé, tantôt ouvert) qui oppose le sionisme à l’Église catholique.