Le Cavaliere pourrait prendre la tête d’une coalition faisant campagne pour l’abandon de l’euro par l’Italie.
"On criera au scandale, mais aujourd’hui, l’hypothèse de l’abandon de l’euro par l’Italie n’est pas un blasphème ". C’est Silvio Berlusconi qui a jeté mercredi ce pavé dans la mare de la crise européenne. Ce n’est pas la première fois que l’homme qui présidait aux destinées de la péninsule jusqu’au 16 novembre dernier prend ses distances de l’euro.
Le 1er juin, le Cavaliere avait écrit sur sa page Facebook : "Si Angela Merkel refuse que la BCE fasse marcher la planche à billets, on devrait avoir le courage de dire ciao et d’abandonner l’euro tout en restant dans l’Union. Ou alors c’est l’Allemagne qui devrait quitter la zone euro."
Un scénario qui donne des sueurs froides aux économistes. La sortie de l’Italie de l’euro serait immédiatement suivie d’une dévaluation de 20 à 40 % de la "nouvelle lire". Si l’exportation en bénéficierait, le coût de la facture énergétique et du financement de la dette exploserait, l’inflation s’emballerait.
Mais le Cavaliere persiste et signe. Il organisera le 15 juillet prochain un séminaire auquel il a annoncé la participation de "plusieurs Prix Nobel d’économie".
Ultimatum
Berlusconi n’a jamais été un ardent défenseur de l’euro. En 1996, il a milité contre l’adhésion de l’Italie à la monnaie commune et contre la "taxe européenne" instaurée par Romano Prodi afin de permettre à la péninsule de rentrer dans le club de l’euro.
Durant son dernier mandat, entre 2008 et 2011, il a régulièrement accusé l’euro d’être responsable de la faible croissance de l’Italie, car il empêchait de recourir à la dévaluation.
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