L’association phare de l’antiracisme, créée en 1984 sous l’œil bienveillant d’Éric Ghebali, Marek Halter et Bernard-Henri Lévy, reste plus que jamais mobilisée.
Quatre-vingt ans après le 6 février 1934, SOS Racisme, qui revendique 9 000 adhérents, fait front dans un communiqué solennel :
« Roms, femmes, homosexuels, arabes, noirs, militants antiracistes, juifs, francs-maçons, tous boucs émissaires pour ces militants de la haine dont le point commun est la détestation de la République, le refus de l’égalité des droits, la haine de l’autre. Face à cette situation, il est temps de mettre un terme aux manœuvres politiciennes, il est temps d’en finir avec les “je vous ai compris” adressés aux manifestants les plus réactionnaires, il est temps d’arrêter de reporter ou de retirer les projets de loi “sociétaux” dont le seul défaut serait de déplaire à la droite qui s’exprime dans la rue. »
Bref, on allait voir ce qu’on allait voir ! Et c’est ainsi qu’une manifestation fut organisée, réunissant douze personnes, ni plus ni moins (nous les avons comptées). Comme par un signe des temps, ce jour-là, les courageux « antiracistes » se sont davantage battus contre le vent que contre les « réactionnaires » :
Seuls dans la tempête, ces douze apôtres de la « résistance à la haine » avaient pourtant été avertis par leur prophète descendu du ciel, un « philosophe », et non des moindres : Bernard-Henri Lévy. Dans son indéboulonnable Bloc-notes du Point (6 février 2014) il appelait en effet à « Contrer les vents mauvais qui soufflent sur une France déboussolée et, comme dans la tragédie, hors de ses gonds. Une solution, pour cela : la fraternité. »
Amen.
Voir aussi, sur E&R : « De l’antiracisme à Égalité & Réconciliation : rencontre avec Farida Belghoul »