La prochaine marche des fiertés lesbiennes, gay, bi et trans (LGBT) aura lieu le 17 juin 2023 à Rennes. Le cortège fleuri partira de l’esplanade Charles de Gaulle (si le grand Charles voyait ça...). Jusque-là, tout va bien.
Or, deux terribles menaces pèsent sur cette manifestation.
La première : les activistes de cette communauté assez hétéroclite, il faut bien le dire et vous allez le vérifier très vite, craignent comme la peste « la montée de l’extrême droite », en se basant sur une « augmentation des agressions homophobes » assez invérifiable, sauf si on prend en considération les luttes internes entre clans LGBT. La crainte du fascisme homophobe figure dans le communiqué d’Iskis, le centre LGBTI+ de cette bonne vieille ville de Rennes. On sent qu’il faut un ennemi, et l’ennemi, c’est l’homophobie qui, comme chacun sait, tue.
La seconde : une assoce de lesbiennes nées femmes, on le souligne car cela a son importance, baptisée Femmes entre elles, a été exclue de la marche parce qu’elle serait transphobe. Cette assoce de 30 ans d’âge, comme un bon rhum, se découvre discrimineuse (le barbarisme est de nous), tout ça parce que dans ses statuts, il est écrit qu’elle est « ouverte à toutes les femmes nées de sexe féminin qui souhaitent être incluses ». Comprenez, en creux, bienvenue aux gonzesses nées gonzesses qui aiment les gonzesses, mais les fausses gonzesses nées mecs, vous dégagez.
Pour des antidiscrimineuses, ça craint. En effet, les femmes nées hommes (les transsexuels) veulent être incluses en tant qu’homosexuelles, ou disons néo-homosexuelles, si bien sûr elles aiment les femmes, ce qui semblerait logique en tant qu’ex-mecs. Vous suivez ? En vérité, il y a des néo-femmes qui aiment les femmes nées femmes ou qui veulent être avec les femmes nées femmes (on va écrire FNF), mais ces dernières n’ont pas l’air de goûter vraiment cette intrusion, qui prend l’inclusivité comme prétexte.
Cette guerre intra-féministes a déjà donné lieu à des heurts dans les manifs entre transsexuels et lesbiennes, toutes faisant partie de la grande famille LGBT qui s’aime. En 2021, à la Pride (fierté) de Paris, une militante trans s’est chicorée avec des féministes Terf. C’est quoi ce truc encore ?
Les Terf sont des féministes anti-trans, dont le slogan est, accrochez-vous, « les lesbiennes n’aiment pas les pénis ». Autre mot d’ordre : « On a besoin de féminisme, pas de transition mutilante ». C’est pas génial, ça ?
J'ai été interpellée par la police aujourd'hui pour avoir déchiré les pancartes transphobes d'un collectif TERF. Où était le SO de la Pride d'Inter et les LGB ? Une femme trans migrante se fait arrêtée pour avoir protesté la présence des transphobes à la Pride. C'est une HONTE. pic.twitter.com/h3jrFldOLi
— sasha anxty (@yeezlouise) June 26, 2021
Le comique dans ce genre d’altercation, qui va se multiplier à l’avenir, c’est que les services d’ordre LGBT et LGB (sans les trans, donc) ne savent plus à quel sein se vouer !
Après ce crêpage de clitos, l’ex-Femen Marguerite Stern, devenue la reine des collages féministes dans les villes, a déclaré :
« Les hommes qui aiment mettre des jupes et du fard à paupière, ne sont pas des femmes. Il n’y a rien de violent là-dedans. C’est une posture de défense du féminisme. Quand on dit que les femmes peuvent avoir des pénis, je suis niée dans mon identité. (...) Si vous changez la définition de ce qu’est être une femme, vous changez la définition de notre lutte. »
L’invention politique de l’homophobie puis de la transphobie a permis de raffermir – une sorte de team building – et victimiser la communauté LGBT, afin d’obtenir protections et prébendes spéciales par rapport au reste de la population. Inversement, la giletsjaunesphobie n’a donné lieu à aucune protection juridique ni aucun financement de la part de l’État macronien, qui persécutait réellement la communauté des Gilets jaunes.
Par un effet cybernétique imprévu, homophobie et transphobie sont en réalité à l’œuvre au cœur même du mouvement LGBT, qui révèle sa vraie nature : un agglomérat d’intérêts particuliers aussi excessifs qu’incohérents. Les hétéros ont bon dos.