Entre 850 personnes selon la police, 3.000 selon la CGT, ont manifesté samedi 13 février à Paris jusqu’au siège du Medef (patronat) pour réclamer son appui afin d’obtenir la régularisation de travailleurs sans-papiers.
"Il est probable que le gouvernement ne veuille pas s’engager sur le sujet sensible des sans-papiers à un mois des élections régionales", pouvait-on lire sur un tract des organisateurs (CGT, Solidaires, FSU, Ligue des droits de l’Homme, RESF, Femmes Egalité, Cimade, Droits devant).
"Que le patronat prenne ses responsabilités"
"On bosse ici, on vit ici, on reste ici", ont scandé les sans-papiers présents en masse gare Montparnasse d’où est partie la manifestation en début d’après-midi, derrière une banderole "Régularisez les travailleuses et travailleurs sans-papiers". Selon Raymond Chauveau coordonnateur CGT, "il faut que le patronat prenne ses responsabilités, qu’il pousse la régularisation et que le gouvernement se saisisse de la question". "Les discussions avancent avec les employeurs et groupements d’employeurs, dans l’idée que nous fassions des propositions communes au ministère du Travail. Nos intérêts se rejoignent, arrêtons l’idéologie et traitons cette question économique", a renchéri Francine Blanche, dirigeante confédérale de la CGT.
En grèves depuis mi-octobre
Depuis mi-octobre, un total de 6.000 sans-papiers de plus de 2.100 entreprises, d’après le syndicat, se sont mis en grève pour exiger leur régularisation. "Plutôt gréver que céder" et "Non à l’immigration jetable", pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants. "Je suis en grève depuis quatre mois et n’ai plus de quoi payer mon loyer, j’attends une réponse du gouvernement", a témoigné Dram, 27 ans, arrivé du Mali il y a cinq ans et employé dans une imprimerie à Paris. De nombreux occupants des locaux du Fonds d’assurance formation des salariés de l’artisanat du BTP (FAF-SAB), rue du Regard (VIe arrondissement), étaient présents dans le cortège. Ils s’y sont installés depuis le 15 décembre et sont sous la menace d’une expulsion, après l’ordre d’évacuation du tribunal de grande instance de Paris du 2 février.