Alors que les rixes se succèdent, la situation dans les camps de la région devient intenable, selon la police.
L’ambiance était tendue à Calais, elle devient explosive. Selon une note remise jeudi dernier au syndicat de police Alliance (majoritaire chez les gardés et gardiens), le nombre de migrants au camp de la Lande, baptisée la « jungle », « devrait atteindre les 10 000 d’ici à début septembre ». Les chiffres des associations humanitaires, qui évoquaient 9 000 personnes (4 500 en juin), sont maintenant dépassés par les propres estimations des forces de l’ordre.
Et encore ne s’agit-il que des migrants de Calais, car si l’on compte le camp de Grande-Synthe, près de Dunkerque, et les multiples implantations sauvages dans plusieurs agglomérations côtières, ce sont au moins 12 000 déracinés qui se concentrent dans la région, dans l’espoir de rejoindre la Grande-Bretagne.
Pour le secrétaire général d’Alliance, Jean-Claude Delage, « il y aura bientôt tellement de gens dans la "jungle" que chaque jour qui passe rend plus périlleuse une évacuation en masse ». D’autant qu’il faudra reloger la plupart de ces personnes. Le gouvernement a annoncé cet été vouloir faire passer le nombre de places dans des « centres d’orientation » ailleurs en province de 2 000 à 5 000. Mais les 3 000 places supplémentaires promises n’existent, pour l’heure, que sur le papier.
[...]
À les lire, « le camp n’est absolument pas contrôlé ». Il « est devenu une zone de non-droit, aucun collègue ne peut y pénétrer la nuit. Seule une entrée est contrôlée par lecteur optique et identification, là où des mobil-homes sont implantés ». Une sécurité minimale pour « 1 500 migrants seulement », constatent-ils. L’idée d’un « couvre-feu » réclamé par Xavier Bertrand semble leur convenir. « Pourquoi pas ? », écrivent-ils. Et d’ajouter : « Il est de notoriété publique que les migrants sont instrumentalisés par des activistes, tels les Black Blocs ou les No Borders, connus et identifiés par les collègues ». La plupart, selon eux, sont « membres d’associations d’origine anglaise ».
Depuis fin juillet, deux migrants sont morts lors de rixes. Les délégués d’Alliance le redoutent : « Il va y avoir d’autres morts ». Ainsi, « dans la nuit du 22 au 23 août, une rixe a éclaté entre 400 Afghans et 400 Soudanais, faisant un mort et six blessés graves ». Conclusion : « Le ras-le-bol des Calaisiens et des commerçants est palpable. L’économie, le tourisme s’en ressentent, les policiers ont l’impression de ne servir à rien ».
Lire la suite de l’article sur lefigaro.fr
Migrants à Calais : une spectaculaire vidéo de la BBC
montre la violence des barrages sur la rocade
Dans la nuit de mercredi à jeudi, vers 4 heures du matin, un journaliste de la BBC se trouvait sur la rocade portuaire de Calais avec son cameraman quand ils ont dû s’arrêter « face à un barrage mis en place par des passeurs », affirme l’article, mis en ligne le jeudi 25 août. Celui-ci était composé de plusieurs branches d’arbres empilées.
(vidéo en anglais)
Dans la vidéo, on voit un homme cagoulé et armé d’un bâton arrêter la voiture et attendre qu’un poids lourd s’arrête. On voit l’homme au bâton taper sur les vitres du poids lourd, avant de se disputer et d’en venir aux mains avec un autre migrant, peut-être suite à une question de paiement. Le journaliste affirme sur la vidéo qu’une vingtaine de migrants ont tenté de grimper dans les camions stoppés sur l’autoroute.
Lire l’intégralité de l’article sur nordlittoral.fr