Selon Reuters, le géant français des champs pétrolifères a poursuivi ses activités en Russie après le départ de ses pairs, tout en profitant de leur départ. L’annonce de l’agence britannique ressemble plus à une dénonciation qu’à une information...
Suite à l’invasion de l’Ukraine par Moscou, la plus grande entreprise pétrolière au monde, SLB (SLB.N), a augmenté ses activités en Russie en reprenant les contrats de services et d’équipements des concurrents qui sont partis, selon des documents de l’entreprise et des proches avec ses opérations.
Alors que la relation continue de SLB avec la Russie a suscité de vives critiques, des entretiens avec deux sources proches de l’entreprise, ainsi que des documents de l’entreprise examinés par Reuters, montrent que la décision de SLB d’aider la Russie à augmenter la production de pétrole et de gaz grâce à ses services et à ses équipements de forage a payé.
SLB est le nouveau nom de la société Schlumberger depuis octobre 2022. Le groupe français est l’un des rares à être passé au-dessus des sanctions. La raison est tout en finesse juridique :
SLB n’a probablement pas enfreint les sanctions américaines et européennes interdisant les transactions financières avec la Russie, en partie parce que les mesures prises contre le secteur énergétique russe ne visent pas à réduire complètement la production de pétrole, selon des experts en sanctions interrogés par Reuters.
Les pleurnicheries des Ukrainiens et des organisations des droits de l’homme, qui dénoncent un cofinancement de la guerre russe contre l’Ukraine, ne pèsent rien : business is business ! Sur place, SLB a déjà recruté 70 employés supplémentaires par rapport à la fin 2022, dont des personnels de Gazprom et Rosneft, les deux géants du pétrole et du gaz russes.
La société enregistrée à Curaçao est un employeur étranger majeur en Russie avec quelque 10 000 employés, soit environ 10 % de sa main-d’œuvre mondiale, répartis en Russie et au Kazakhstan voisin, où elle a également enregistré une augmentation des ventes.
La Russie a représenté 6 %, soit 1,21 milliard de dollars, du chiffre d’affaires total de SLB au cours des neuf premiers mois de l’année dernière (...) contre 5 % avant l’invasion de l’Ukraine. Les affaires devraient encore s’intensifier cet été, selon une source et des documents de l’entreprise.
On précise ici que SchLumBerger, qui emploie 9 000 personnes sur place, a eu des soucis « en coopérant activement à leur conscription pour participer à la guerre en Ukraine » : certains de ses employés russes auraient quitté l’entreprise pour éviter de porter les armes.
Les Américains ne l’ouvrent pas trop parce qu’eux aussi dealent encore, mais en douce, avec les Russes, dans le domaine énergétique. En outre, SLB est détenue pour 40 % par 10 grands actionnaires, les inévitables fonds de pension, tous américains !
Ce qui veut dire que ce sont les Américains, derrière le groupe français, qui gagnent de l’argent avec les Russes. Bénéfice de SLB en Russie sur les 9 premiers mois de 2022 : 1,2 milliard de dollars. Qui seront évidement reversés, à 40 %, à ces actionnaires. Le sentiment antirusse rabique des Britanniques semble leur coûter cher...