Le français, l’un des inconvénients de la vie au Canada ? En le suggérant sur son site, une société canadienne spécialisée dans l’immigration a provoqué un tollé dans la communauté francophone et forcé son PDG à présenter de plates excuses jeudi.
Pour résumer aux candidats à l’immigration les bons et les moins bons côtés de la vie au Canada, la société de consultants en immigration MDC Canada, basée à Vancouver dans l’ouest anglophone du pays, a publié un tableau avec deux colonnes, les « pour » et les « contre ».
Dans cette dernière, elle avait mis, aux côtés de l’hiver « un peu froid » ou des procédures de visa parfois longues, une mention qui a fait bondir : « de nombreuses personnes parlent français ».
Cette publication sur sa page Facebook, fin février, a rapidement soulevé une vague d’indignation sur les réseaux sociaux québécois, dans les associations francophones et jusqu’au gouvernement fédéral.
« Ce sont des propos déplorables, inacceptables et les francophones du pays méritent des excuses », a déclaré la ministre chargée des Langues officielles Mélanie Joly, qui a récemment présenté un projet visant à renforcer la place du français dans ce pays aux deux langues officielles.
« Est-ce qu’on est en train de dire aux immigrants que 10 millions de personnes qui parlent le français au Canada, c’est un problème ? », s’est indigné le président de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada, Jean Johnson, cité par les médias.
La publication retirée
Face à cette levée de boucliers, le PDG de la société MDC Canada a retiré la publication et présenté ses excuses.
« Aujourd’hui, nous avons eu retour de la colère et du mécontentement compréhensible de la communauté francophone », a déclaré David Allon, en français (et en anglais) dans le texte. « Nous voulions de ce fait présenter nos plus sincères excuses de façon publique. »
La tableau incriminé a été rédigé par un collaborateur extérieur et il « n’a pas pu être vérifié, notre rédacteur en chef ayant été hospitalisé au moment des faits », explique M. Allon.
Il se présente comme un « fier Canadien francophone qui a grandi à Montréal » et dit s’être lui aussi senti « personnellement offensé » par l’article.