Message d’Alain Escada, président de Civitas :
« J’invite ceux qui le peuvent à se rendre le 8 septembre à 14h au tribunal correctionnel de Metz, rue Haute-Pierre, pour y soutenir dans la dignité et la bonne tenue Cassandre Fristot, poursuivie par la police de la pensée pour une simple pancarte brandie lors d’une manifestation pour la défense de nos libertés fondamentales.
Je demande à tous de nous unir dans la prière pour que le Bien triomphe et que cette jeune femme ressorte apaisée comme elle le mérite. »Alain Escada
La jeune femme de 33 ans, connue pour son appartenance à l’extrême droite, a contesté en garde à vue les faits qui lui sont reprochés. D’après les procès verbaux que France Inter a pu consulter, elle a expliqué avoir voulu « dénoncer les décisionnaires » de la politique sanitaire du gouvernement.
Béret sur la tête, elle avait été photographiée cet été lors d’une manifestation anti-pass sanitaire en train de brandir une pancarte antisémite : Cassandre Fristot, enseignante mosellane et ex-candidate FN aux élections législatives de 2012 comparaîtra ce mercredi 8 septembre à Metz pour « provocation publique à la haine raciale ». Elle encourt un an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Au cours de sa garde à vue, elle a assuré ne pas comprendre ce qui lui était reproché.
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Face aux policiers qui l’interrogent, Cassandre Fristot, 33 ans, a nié tout antisémitisme. « Je voulais simplement dénoncer les puissants, et non porter atteinte à une communauté, une ethnie ou qui que ce soit », insiste la jeune femme, dans les PV que France Inter a pu consulter. « Les personnes mentionnées sur la pancarte le sont uniquement en vertu de leur fonction politique ou de leur notoriété ». Elle jure avoir voulu dénoncer la politique sanitaire menée par l’exécutif, notamment le pass sanitaire qui « impose une discrimination entre les Français ».
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Une ligne de défense balayée par Simon Burkatzki, avocat au barreau de Strasbourg et conseil de la Licra, partie civile au procès. « Cassandre Fristot a choisi des personnes qui pour la plupart sont juives. En quoi Soros ou Rothschild ont-ils un lien avec la politique sanitaire en France ? Aucun ! Ces personnes ont été choisies parce que juives. Lorsqu’on les qualifie de "traitres", il y a une provocation à l’égard d’un groupe social identifiable et identifié, à savoir les personnes d’origine ou de confession juive. »
« Elle aurait pu écrire nom du premier ministre, Castex. Elle ne l’a pas fait. »
Pour autant, certaines associations ont préféré s’abstenir de se porter partie civile : obtenir une condamnation dans ce type de dossier est souvent malaisé. « La provocation à la haine raciale suppose un appel manifeste, une exhortation. C’est par exemple une affiche sur laquelle on écrirait "mort aux juifs" », explique ainsi l’avocat Stéphane Lilti, spécialisé dans la lutte contre l’antisémitisme et le racisme.
Or ici, selon lui, le message n’est pas suffisamment clair pour tomber de façon certaine sous le coup de la loi. « Je crains qu’on n’arrive pas à prouver qu’il y a une exhortation et que les poursuites tournent court ». Stéphane Lilti regrette aussi la médiatisation de l’affaire. « On a fait de Madame Fristot une Jeanne d’Arc de l’extrême droite. Il aurait mieux valu la laisser dans l’anonymat dans lequel elle croupissait », tance l’avocat avec colère.
[…] Le procès se tiendra mercredi à 14h devant le tribunal de Metz.
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