Les ex-rebelles de la coalition de la Séléka, qui, intégrés désormais aux forces de sécurité centrafricaines, n’en sont pas moins responsables d’exactions, n’ont pas bronché au passage, à Bouar, de la colonne de véhicules blindés, venue du Cameroun pour renforcer les effectifs de l’opérations Sangaris, lancée le 5 décembre au soir par le président Hollande. Selon le correspondant de l’AFP, la population locale a même fait un accueil « triomphal » aux militaires français.
Actuellement, les forces françaises comptent, en Centrafrique, 1 200 hommes. L’opération Sangaris s’appuie sur le dispositif de la mission Boali, lequel repose sur des éléments du 8e Régiment de parachutistes d’infanterie de marine, dont le chef de corps, le colonel Vincent Tassel, commande l’état-major, ainsi que sur une compagnie du 21e Régiment d’infanterie de marine.
Ces éléments ont été renforcés, ces derniers jours, par l’arrivée de 200 militaires spécialistes et d’une compagnie parachutiste fournie par les Forces françaises au Gabon (FFG), lesquelles ont également envoyé 3 hélicoptères Puma. Une autre unité, appartenant cette fois au 1er Régiment de chasseurs parachutistes (RCP), est partie pour Bangui le 6 décembre.
Si l’on ajoute les effectifs de la Réserve opérationnelle embarquée, fournie par la 11e Brigade parachutiste avec des éléments du 1er Régiment de hussards parachutistes (RHP) [1], acheminée par le BPC Dixmude pour rejoindre ensuite la Centrafrique, l’opération Sangaris mobilise environ 1 200 hommes, conformément à ce qui avait été prévu et annoncé les autorités françaises.
Ce volume devait être suffisant pour appuyer la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) dans sa mission de sécurisation, conformément au mandat qui lui a été donné par les Nations unies, dans le cadre de la résolution 2127. Mais a priori, il est désormais question d’augmenter les effectifs de l’opération Sangaris.
En effet, le président Hollande a annoncé, ce 7 décembre, l’engagement non plus de 1 200 mais de 1 600 militaires en Centrafrique, avec pour « mission prioritaire » de « désarmer toutes les milices et groupes armés qui terrorisent les populations ».
« L’intervention française sera rapide, efficace et devra désarmer toutes les milices et groupes armés qui terrorisent les populations, afin de retrouver la stabilité, et permettre le moment venu des élections libres et pluralistes », a expliqué le chef de l’État, lors d’une conférence de presse organisée à l’issue du sommet sur la paix et la sécurité en Afrique.
« Jeudi soir, il y avait 600 militaires français, hier (vendredi) soir, il y en avait 1 000, et ce soir, il y en aura 1 600 et ce sera l’effectif qui demeurera autant que nécessaire pour cette mission », a poursuivi le président Hollande. « Les forces françaises vont se déployer le plus rapidement possible et partout où il y a des risques pour la population, avec les forces africaines présentes qui sont au nombre de 2 500 soldats », a-t-il encore ajouté.
« Dans un délai, je crois, court, nous pourrons faire cesser toutes les exactions et les massacres », a avancé le chef de l’État, précisant que selon ses informations, « il y en a peu aujourd’hui (samedi) alors que sur la seule journée de jeudi, les chiffres étaient effrayants, il y aurait eu 300 morts », notamment à Bangui, théâtre d’accrochages meurtriers.