Si la résolution 1973, ouvrant la voie à une intervention internationale en Libye, a été votée par le Conseil de sécurité de l’ONU, certains pays, comme la Russie et la Chine qui se sont abstenues lors du vote (sans utiliser leur droit de veto), ne soutiennent pas l’intervention internationale en Libye.
IRAN. On guettait la réaction de l’Iran après l’intervention militaire d’une partie de la communauté internationale en Libye. Le quotidien britannique The Guardian cite Ramin Mehmanparast, un porte-parole du ministère des affaires étrangères, cité lui-même par l’agence locale ISNA : « Ces pays utilisent souvent des slogans séduisants, prétendent soutenir le peuple, mais ils suivent en fait leur propres intérêts. Ils veulent diriger ces pays et continuer la colonisation ».
CHINE. La Chine regrette les bombardements de la coalition internationale en Libye, soulignant dans un communiqué son opposition à l’usage de la force dans les relations internationales. « La Chine a noté les derniers développements en Libye et exprime ses regrets concernant les attaques militaires contre la Libye », indique le communiqué. Le texte, qui n’a pas appelé à un cessez-le-feu, a souligné que Pékin respecte « la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale » du pays. « Nous espérons que la Libye peut rétablir la stabilité aussi vite que possible et éviter de nouvelles victimes civiles liées à l’escalade d’un conflit armé ».
RUSSIE. La Russie regrette elle aussi cette intervention militaire internationale, effectuée dans le cadre d’une résolution de l’ONU « adoptée à la hâte » « Nous restons convaincus que pour régler de manière stable le conflit interne en Libye (...) il faut rapidement arrêter les effusions de sang et que les Libyens entament le dialogue », a déclaré samedi le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
L’UNION AFRICAINE. Le comité de l’Union africaine (UA) sur la Libye appelle à « la cessation immédiate de toutes les hostilités » dans ce pays où une coalition internationale a entamé des frappes aériennes et ne l’a pas autorisé à se rendre à Tripoli.
A l’issue d’une rencontre à Nouakchott de plus de quatre heures, les membres du comité, composé de chefs d’Etat africains, ont publié un communiqué dans lequel ils demandent également « la coopération des autorités libyennes concernées pour faciliter l’acheminement dilligent de l’assistance humanitaire aux population dans le besoin ».
Le comité a regretté de ne pouvoir se rendre dimanche dans ce pays comme il l’avait souhaité et annoncé, l’autorisation demandée à la communauté internationale lui ayant été « refusée ».
INDE. « L’Inde considère avec une grande inquiétude la poursuite de la violence, des conflits et la détérioration de la situation humanitaire en Libye », indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. « Elle regrette les frappes aériennes qui ont lieu », a-t-il ajouté. « Les mesures adoptées devraient permettre d’atténuer et non pas d’aggraver une situation déjà difficile ».
VENEZUELA. Le président vénézuélien Hugo Chavez a jugé « irresponsable » l’intervention armée internationale lancée samedi contre la Libye, qui vise selon lui à s’emparer du pétrole libyen, et il a réclamé qu’un cessez-le-feu soit instauré. Dans une déclaration télévisée, Hugo Chavez a condamné « l’action militaire des alliés contre la Libye », qui constitue « une ingérence dans les affaires intérieures d’un pays ». « L’action militaire des alliés contre la Libye a commencé. C’est profondément regrettable. Quelle irresponsabilit é ! Et derrière cela, la main des Etats-Unis et de leurs alliés européens », a commenté le président vénézuélien.
PRESSE TUNISIENNE. La presse tunisienne est assez critique ce dimanche sur l’intervention militaire internationale en cours contre le régime du colonel Kadhafi. Pour Achourouk (indépendant), cette action représente « une menace pour la région, qui risque de la transformer en zone de tension et une base avancée pour les forces impérialistes qui n’ont pas intérêt à voir la région vivre un sursaut social révolutionnaire, nationaliste et démocratique ».
Essabah estime de son côté que l’opération en cours contre Kadhafi « suscite beaucoup de craintes et peut rappeler ce qui s’est passé en Irak il y a huit ans ». « Il n’y a aucun doute que les intérêts représentent le motif essentiel de cette action militaire, le pétrole en est le carburant », écrit Essabah qui dénonce « les aspects politiques et coloniaux » de l’intervention.