« Il faut reconnaître à Alain Soral le mérite d’avoir su toucher simultanément les âmes de deux groupes aux intérêts contradictoires et d’avoir envisagé avant tout le monde une politique des beaufs et des barbares. » (extrait du livre de Houria Bouteldja)
Dans son dernier ouvrage, Beaufs et barbares. Le pari du nous (éd. La Fabrique), la cofondatrice du Mouvement des indigènes de la République Houria Bouteldja ne s’en défend même plus, elle se revendique d’Alain Soral, polémiste maintes fois condamné pour antisémitisme et connu pour ses propos violemment masculinistes. « Il faut reconnaître à Alain Soral le mérite d’avoir su toucher simultanément les âmes de deux groupes aux intérêts contradictoires et d’avoir envisagé avant tout le monde une politique des beaufs et des barbares », écrit-elle.
Elle puise chez Soral la thèse d’une union à effectuer entre, d’un côté, les prolétaires « blancs », soit ceux qualifiés de « beaufs », et ceux qu’elle regroupe dans le « prolétariat indigène », qualifiés de « barbares ». À force d’identitarisme, de réassigner chacun à sa couleur de peau, Bouteldja va jusqu’au bout et prend donc son inspiration à l’extrême droite. Au cas où on n’aurait pas compris que le décolonialisme confine à l’extrémisme.
Si le constat d’une rupture entre, en gros, « gilets jaunes » et habitants des cités est indéniable, son instrumentalisation de la question est déplorable. Elle continue de distiller sa pensée racialiste : « La race est consubstantielle de la formation des États modernes », dit-elle. « La blanchité est en déclin, elle est donc dangereuse », ou encore, « avec les Blancs, petits ou grands, […] il faut toujours rester aux aguets ».
Elle tente tout au long du livre de voir comment réunir ce qui lui semble inconciliable, entre, d’un côté, des prolos blancs, qui seraient tous racistes, et les « indigènes », tous des victimes éternelles de l’impérialisme blanc.
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