Machine arrière. L’Ordre des pharmaciens a décidé de suspendre la consultation de la profession sur l’éventuelle introduction d’une clause de conscience dans son code de déontologie, devant « l’émoi et l’incompréhension » suscités par cette initiative, a-t-il annoncé jeudi.
Le bureau de l’Ordre demandera au conseil national, lors de sa réunion du 6 septembre, de « ne pas maintenir en l’état le projet de clause de conscience », a ajouté l’Ordre dans un communiqué, regrettant les « instrumentalisations qui ont été faites ».
Dans un communiqué mardi, la ministre des Droits des Femmes Laurence Rossignol s’était étonnée de cette consultation, affirmant que si elle était « suivie d’effet, elle ouvrirait clairement la possibilité pour des pharmaciens de refuser de délivrer la contraception d’urgence (pilule du lendemain), la pilule, le stérilet ou même le préservatif ».
[...] Dans le cadre de la rédaction d’un nouveau code de déontologie, l’Ordre avait organisé au dernier trimestre 2015 une consultation des 75.000 pharmaciens. « Sur quelque 3.000 pharmaciens ayant répondu début 2016, 85 % voulaient une clause de conscience » , sujet qui n’est « pas du tout lié à la contraception mais à la fin de vie, question qui fait énormément débat dans la profession », avait précisé Isabelle Adenot.