Il n’existe plus que 4 exemplaires de la liste de l’authentique liste qu’Oskar Schindler, un industriel allemand, avait dressée pendant la Seconde Guerre mondiale pour épargner la vie de plus de 1 000 juifs. Trois sont exposées dans des musées, mais la dernière d’entre elles est actuellement en vente sur eBay, avec une mise à prix de 3 millions de dollars (environ 2,3 millions d’euros).
Cette liste, tapée à la machine à écrire, énumère les noms, dates de naissance et professions des juifs que Schindler avait sauvés de la déportation en avril 1945. Il avait usé de ses relations et de son charme pour négocier avec les SS la vie de près de 1 200 personnes en arguant que celles-ci lui étaient nécessaires pour maintenir l’activité de son usine. L’héroïsme de Schindler lui a valu d’obtenir le titre de « Juste parmi les nations », la plus haute distinction d’Israël pour les civils. Il est le seul membre du parti nazi à en être titulaire.
En 1993, Steven Spielberg avait adapté le livre de Thomas Keneally La Liste de Schindler pour réaliser le film éponyme avec dans les rôles principaux Liam Neeson, Ralph Fiennes et Ben Kingsley.
Ce film avait remporté une pluie de récompenses, dont celui de l’Oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur pour Steven Spielberg. Selon le New York Post, les propriétaires Gary Zimet et Eric Gazin espèrent en tirer 5 000 000 de dollars, lorsque la mise aux enchères prendra fin le 28 juillet prochain. « Nous avons décidé de la mettre en vente sur Ebay parce que le site a plus de 100 millions d’utilisateurs tout autour du monde, et que c’est une histoire mondiale », a expliqué Gazin.
Pour l’historien Giuseppe Di Bella, cette vente est indécente : « Vraiment, il y a quelque chose de malsain, de choquant dans cette vente. “L’argent n’a pas d’odeur”, disait l’empereur Vespasien à son fils Titus. Mais dans ce cas précis, il y a le respect de la mémoire des millions de victimes de l’Holocauste qui est bafoué. La liste de Schindler appartient à l’Histoire, ce qui n’a pas de prix », commente-t-il dans Le Nouvel Observateur.