Le rapport transmis par le procureur spécial Robert Mueller sur l’ingérence de la Russie dans l’élection présidentielle de 2016 n’énonce pas que Donald Trump a commis un délit sans pour autant l’exonérer totalement, affirme dimanche une synthèse de ce rapport.
- Le procureur Robert Mueller
Robert Mueller, qui a enquêté pendant deux années pour établir si la Russie a favorisé la défaite de la candidate démocrate Hillary Clinton, n’a par ailleurs trouvé aucune preuve permettant de dire si un ou plusieurs membres de l’équipe de campagne de Donald Trump a conspiré avec la Russie.
« Si ce rapport ne conclut pas que le président a commis un délit, il ne l’exonère pas non plus », a déclare le secrétaire à la Justice William Barr citant Robert Mueller. Ce dernier estime qu’il revient au secrétaire à la Justice de dire si un délit a été commis pour ce qui relève d’une éventuelle obstruction au cours de la justice.
« Disculpation complète et totale »
Donald Trump a réagi dans la foulée par une salve de tweets :
« Pas de collusion, pas d’obstruction, DISCULPATION complète et totale. GARDONS SA GRANDEUR A L’AMERIQUE !", a-t-il écrit, après être resté silencieux jusqu’ici pendant la majeure partie du week-end. Il a qualifié l’enquête russe d’"entreprise de démolition illégale qui a échoué. »
« Honnêtement, c’est une honte que votre président ait eu à subir cela, qui a commencé avant même que j’aie été élu », a-t-il ensuite déclaré avant de quitter la Floride à bord de l’avion présidentiel Air Force One.
De leur côté, les leaders démocrates du Congrès ont exigé dans la soirée la publication du rapport « complet », estimant que le ministre de la Justice qui en a diffusé un résumé n’est pas « un observateur neutre ».
Selon la synthèse du rapport Mueller, rédigée par William Barr, aucun membre de l’équipe de campagne n’a collaboré avec la Russie malgré les propositions répétées d’individus associés aux intérêts russes. En voici les principales conclusions :
Il n’existe pas d’éléments prouvant une entente ou une coordination entre l’équipe de campagne de Donald Trump et Moscou pour influencer les résultats de la présidentielle de 2016.
Il n’y a pas lieu de recommander de nouvelles inculpations, en plus des 34 personnes déjà poursuivies jusqu’à aujourd’hui, dont six proches de Donald Trump condamnés.
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Le rapport Mueller blanchit Donald Trump
La Maison-Blanche triomphe, les démocrates font la grimace. Le rapport du procureur spécial Robert Mueller sur les soupçons de collusion avec la Russie et d’entrave à la justice constitue « une exonération totale du président des États-Unis », s’est réjouie dimanche sa porte-parole, Sarah Sanders. Donald Trump n’a pas tardé à tweeter lui-même avec force majuscules : « Pas de collusion. Pas d’obstruction. EXONÉRATION complète et entière. »
De fait, le résultat de 675 jours d’investigations menées par 19 procureurs et 40 agents du FBI, ayant procédé à 2 800 réquisitions de documents et à l’audition de 500 témoins, pour un coût estimé à plus de 25 millions de dollars, blanchit quasiment sur toute la ligne le 45e occupant du Bureau ovale. Jusque-là, il traînait le soupçon d’être une marionnette de Moscou, autant dire suspect du crime suprême de trahison. Le voilà lavé de l’opprobre, confirmé dans son accusation d’avoir fait l’objet d’une « chasse aux sorcières » et doté d’une arme électorale de destruction massive qu’il ne va pas manquer d’utiliser contre l’opposition démocrate.
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Enquête longue et méthodique
La première exonération émane de Mueller lui-même. Au terme d’une enquête longue et méthodique, ce défenseur intransigeant de la loi n’a « pas établi que des membres de la campagne Trump aient conspiré ou se soient coordonnés avec le gouvernement russe dans ses activités visant à interférer » sur la campagne de 2016.
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Le second volet du rapport dévoilé en partie dimanche par le ministre de la Justice, William Barr, porte sur l’accusation d’entrave à la justice, née du limogeage en mai 2017 de l’ancien directeur du FBI, James Comey, parce qu’il refusait de « laisser tomber » l’enquête russe – et nourrie depuis par les multiples dénonciations publiques des enquêteurs ou des témoins par le président et ses proches.
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Cette double exonération libère Trump de la menace d’un procès en destitution (impeachment), qui aurait supposé un consensus bipartisan sur un faisceau d’accusations solides. Mais les démocrates ne désarment pas pour autant, estimant que « le rapport soulève autant de questions qu’il n’apporte de réponses ». Six commissions parlementaires enquêtent sur le Président, sa campagne de 2016, son comité d’investiture, son groupe immobilier ou sa fondation caritative. Ce harcèlement politique ne va pas s’arrêter. Les élus demandent communication de la version intégrale du rapport, ainsi que des documents sur lesquels il se fonde, et n’excluent pas d’appeler Robert Mueller à témoigner. « Le public a le droit de savoir », dit Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants.
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