« Le grand remplacement » – thèse développée par l’essayiste « d’extrême droite » Renaud Camus et qui veut que des Français blancs et chrétiens seraient, à terme, remplacés par une population extra-européenne, majoritairement maghrébine et subsaharienne, de religion musulmane – sera vraisemblablement l’un des éléments du débat pour la prochaine élection présidentielle en 2017.
Et pas seulement du côté de Marine Le Pen et du Front national – parti dans lequel cette théorie fait un peu débat alors que son « théoricien », Renaud Camus, a annoncé son intention de concourir lui-même à l’élection élyséenne (même s’il est peu probable qu’il obtienne les parrainages nécessaires). Mais aussi à droite, chez Les Républicains, avec notamment Nadine Morano et désormais... Nicolas Sarkozy.
Sans nommer cette théorie, le président-de-LR-pas-encore-mais-bientôt-candidat-à-la-primaire l’évoque dans une interview au Point ce 5 août en le suggérant très fortement. Après avoir rappelé que, « sous Louis XVI, il y avait 28 millions d’habitants en France, 18 millions en Grande-Bretagne et 2 millions aux États-Unis », Nicolas Sarkozy fait ses calculs :
« Aujourd’hui, vous additionnez l’Europe et les États-Unis, on est moins de 800 millions dans un monde de 7 milliards de personnes. Forcément, la civilisation européenne, qui s’est toujours vécue comme dominante, réalise qu’elle ne pèse désormais qu’à peine 10 % de la population mondiale. La civilisation européenne se sent devenue minoritaire. »
Et l’ancien chef de l’État de poursuivre en expliquant, entre les lignes, que si l’Europe ne fait pas attention à sa démographie déclinante, « on disparaîtra ».