L’ONU appelle cela « l’apartheid climatique ». Depuis quelques mois, face aux impacts réels du changement climatique, les super-riches investissent dans des bunkers qui purifient l’air, dans des services médicaux spécialisés, ou prévoient, grâce à des entreprises privées, leur évacuation en cas de problème, raconte le Financial Times. Alors que les plus pauvres subissent directement les effets de la crise climatique, les super-riches, eux, pourraient y échapper.
Ils se réfugient dans des bunkers filtrant l’air pollué lors d’incendies, sous-traitent à des entreprises privées des plans d’évacuation d’urgence, sollicitent des services médicaux spécialisés… les super-riches ont des airs de survivalistes. Ils ne se préparent pourtant pas à l’apocalypse mais aux impacts du changement climatique. C’est ce que révèlent nos confrères du Financial Times dans un article publié à la mi-novembre. « Les incendies meurtriers qui ont ravagé la côte ouest des États-Unis et la perspective d’une nouvelle épidémie qui pourrait durer plus longtemps que le Covid-19 ont suscité l’intérêt d’une série de services médicaux coûteux, d’agents immobiliers spécialisés et d’experts en crise, dont Global Rescue, une société d’intervention en cas d’évacuation », explique le journal britannique.
Cette entreprise, qui propose à des gouvernements, des entreprises ou des particuliers un système d’évacuation et une prise en charge des soins médicaux en cas de crise sanitaire, climatique ou politique, a, en cinq mois, enregistré plus de clients qu’en 16 ans d’existence. Il faut dire qu’entre les incendies, les ouragans, les sécheresses, la montée des eaux… la crise climatique est de plus en plus réelle. Face à ces évènements extrêmes, le groupe Vivos a repris 600 anciens bunkers militaires dans le Dakota du Sud.
Les riches « quittent un système » cassé
« Quelle que soit la menace, nos abris sont construits et conçus pour résister ou atténuer à peu près tout, du changement de pôles aux éruptions de volcans, en passant par les tremblements de terre, les tsunamis, les pandémies, les explosions nucléaires, les catastrophes biologiques ou chimiques, le terrorisme et même une anarchie généralisée », lit-on sur le site. Vivos a également équipé ses bunkers de filtres pour contrer les fumées des incendies aux alentours. « Dehors, mec, tu pouvais sentir la fumée. Mais à l’intérieur de leurs bunkers, les gens ont dit qu’ils ne la sentaient pas », explique au Financial Times Dantes Vicino, directeur exécutif de la société qui a testé les filtres lors d’incendies dans le Wyoming. D’autres sociétés proposent aussi des systèmes de refroidissement, calqués sur les gilets pare-balles, qui se portent sous les vêtements.