Les dominants légifèrent contre les fake news, c’est très bien. Sauf que ce sont eux qui intoxiquent les dominés et ce, depuis le berceau. Côté dominés, ça débouche logiquement sur de la déception, de l’incompréhension, de la colère. Il faut alors leur taper sur la gueule. La souffrance est la sanction de l’ignorance, pour ne pas dire de la connerie.
Des centaines de black blocs, des incendies mais les étudiants calimeros sont là, en larmes parce que c’est vraiment trop injuste. Une seule certitude. La vie va être dure pour eux... pic.twitter.com/zZ1tq7qB7o
— Aurélien Véron (@aurelien_veron) 29 juillet 2018
Cette étudiante pleure parce que le réel ne correspond pas à la grille de lecture que l’école de la République et les médias de masse lui ont fourrée dans la tête. Il y a alors deux options possibles pour stopper la pleurniche : soit changer le réel, soit changer la grille. Il semble que la pleureuse continue à choisir la première voie.
En effet, le changement de grille n’est pas une option dans la tête des gauchisés. Cela fait partie du piège gauchiste : ne pas pouvoir admettre une autre grille, plus explicative, plus proche du réel. C’est tout simplement interdit par la Loi supérieure. C’est pourquoi les jeunes gauchistes iront toujours de déception en déception, sans comprendre qu’ils portent en eux la déception.
Il est alors facile de se moquer :
Cependant, parmi les étudiants, certains ont compris confusément que les jeux étaient faits : ils ne seront jamais des dominants, et ils vont en chier. Mais il s’accrochent, et bossent. Eux ont déjà atterri sur le réel, qu’ils n’ont en fait jamais quitté. Ce sont eux qui sont le moteur de l’ascenseur social, ou ce qu’il en reste.
De l’autre côté de la barrière sociale, et sans risque de se faire gazer, cette étudiante sup de co (Amiens) évoque son Erasmus aux Pays-Bas :
Il ne s’agit pas d’opposer l’illusion au cynisme, ou l’inadaptation à l’adaptation. La plupart des gens fonctionnent avec une grille de lecture qui ne correspond pas à leurs intérêts, mais à ceux d’une classe supérieure. C’est ce qu’on appelle la vision bourgeoise des choses.
Des pauvres avec une vision bourgeoise se planteront complètement, comme l’étudiante gazée qui en appelle aux valeurs de la République. Des bourgeois avec une vision bourgeoise, c’est déjà plus cohérent, mais ça ne résout pas la question sociale. Éradiquer la bourgeoisie ne sert à rien, l’histoire le montre : elle renaîtra forcément, voir la bourgeoisie communiste.
Comment les dominants baisent les dominés
Si les pauvres, avec leur grille de lecture fausse, ne peuvent pas changer le monde (c’est bien dans ce but précis qu’on les intoxique), et que les bourgeois ne veulent logiquement pas le changer, alors comment changer le monde pour plus de justice sociale ?
Eh bien en changeant la grille de lecture. Les pauvres se sont fait refiler par la dominance un plan du champ de mines – le réel est un champ de mines – volontairement faux, et la seule solution pour arrêter d’en chier inutilement est de changer de plan, sinon ils continueront à sauter sur les mines. Les pauvres pourront alors en chier utilement, car il y aura quelque chose au bout de la souffrance. En attendant qu’ils pigent ça, ils en chient, et sans rien au bout, ce qui veut dire qu’ils en chient pour ceux qui n’en chient pas !