L’écrivain franco-suisse condamné à la prison
pour avoir qualifié une journaliste de « grosse lesbienne »
espère obtenir gain de cause en appel, selon son avocat

Un écrivain et commentateur d’extrême droite romand qui a été condamné à une peine de prison et à une lourde amende en Suisse pour avoir fustigé une journaliste lesbienne a fait appel de son cas devant un tribunal fédéral et espère obtenir gain de cause, a déclaré son avocat.

Alain Bonnet, surnommé Alain Soral, a été condamné la semaine dernière par le tribunal judiciaire de Lausanne à 60 jours de prison pour les délits de diffamation, discrimination et incitation à la haine après avoir critiqué Catherine Macherel, journaliste aux journaux suisses Tribune de Genève et 24 Heures, dans une vidéo Facebook il y a deux ans. Soral a déjà été reconnu coupable d’avoir violé les lois françaises sur la négation de l’Holocauste en 2019 et condamné à la prison pour cela.

Soral a qualifié Macherel de « grosse lesbienne » et de « militante queer ». Selon une division de la société Radio-Télévision Suisse , le procureur Eric Kaltenrieder a déclaré : « Ce ne sont pas que des mots, ce sont des messages. M. Soral a de la haine et du mépris pour les homosexuels ». Le média suisse a ajouté que Kaltenrieder avait demandé trois mois de prison contre Soral afin de le dissuader de « récidiver », car il a été condamné à plusieurs reprises en France pour avoir enfreint les lois sur les propos antisémites et l’incitation à la haine.

L’un des avocats de Soral a déclaré à Fox News Digital qu’il était convaincu que le système juridique suisse corrigerait ce qu’il considère comme une punition injuste pour son discours.

« Je crois fermement que les principes de la liberté d’expression sont importants dans cette affaire, et je m’engage à défendre ces principes », a déclaré l’avocat Pascal Junod dans un courriel adressé à Fox News Digital.

« J’ai dit qu’il s’agissait d’un délit d’opinion », a-t-il ajouté. « Mon argument est que l’accusation s’est concentrée sur les pensées controversées de mon client et sur l’ensemble de sa carrière plutôt que sur les mots spécifiques utilisés et leur signification. Il est crucial de clarifier que mon client n’a pas attaqué ni nui à la communauté LGBT. Au lieu de cela, il a répondu à une article non modéré à leur sujet. »

Il a ajouté que, comparée aux approches juridiques adoptées dans des pays démocratiques comme les États-Unis, « la gravité de la condamnation semble disproportionnée ».

« Cependant, je maintiens ma confiance dans le système juridique suisse et je crois que le Tribunal fédéral offre une excellente occasion de présenter nos arguments de manière plus complète et de rechercher une solution juste et équitable à cette affaire », a-t-il écrit. « Mon engagement à respecter le principe de la liberté d’expression reste inébranlable et j’espère que la Cour fédérale examinera attentivement notre appel. »

Soral n’est pas étranger à la controverse et a soutenu des causes d’extrême droite et d’extrême gauche. Selon le Times of Israel, Soral a été condamné à un an d’emprisonnement pour avoir insulté un magistrat et tenu des propos antisémites sur son site Internet. Selon ce média, il aurait qualifié les juifs de « manipulateurs, dominateurs et haineux » et aurait été condamné en 2016 à une amende et à une peine de prison avec sursis pour avoir déclaré que les nazis auraient dû terminer « le travail » et aurait également été puni pour s’être moqué ou avoir nié l’Holocauste.

Le cas de Soral a attiré l’attention internationale ; après que cela a été rapporté par le service de presse AP la semaine dernière, certaines personnalités américaines ont averti qu’il s’agissait d’un possible signe avant-coureur de changements dans les lois sur la liberté d’expression aux États-Unis.

Même le propriétaire de X, Elon Musk, a pris la parole, affirmant que c’était « grossier », mais s’est demandé comment les invectives de Soral avaient atteint le niveau d’une infraction pénale.

Le Comité pour la protection des journalistes a refusé de commenter cette affaire. Amnesty International, qui soutient la liberté d’expression dans le monde, n’a pas répondu à une demande de commentaires.

Le communiqué d’Alain Soral publié par Fox News

Sur mon antisémitisme supposé

Je suis d’abord traité d’antisémite pour mon soutien à la Palestine et mon opposition aux lois mémorielles (loi Gayssot), lois mémorielles qui n’existent d’ailleurs pas aux États-Unis, puisque contraires à la Constitution.

Dans les faits, je suis un auteur qui se réfère beaucoup à Karl Marx (ce qui n’est pas très antisémite), qui a dédié deux de ses livres à Lucien Goldmann (sociologue juif roumain) et à Georg Lukacs (philosophe juif hongrois), trois juifs que j’estime être des grands penseurs, sans me soucier de savoir si ce sont de grands juifs ou pas ? La réalité c’est que je dis tout le bien que je pense des juifs qui font du bien (je suis l’éditeur de plusieurs d’entre eux dont Bernard Lazare et Abraham Léon), et tout le mal que je pense des juifs qui font du mal comme Bernard-Henri Lévy, et ce selon les mêmes critères moraux universels.

Pour finir, dites-moi quel homme public – fût-il même juif comme Edgar Morin – n’a pas été un jour ou l’autre traité d’antisémite (Jimmy Carter, Elon Musk…) par des associations juives ne représentant qu’elles-mêmes, parce qu’ils ont eu le malheur de ne pas partager leur point de vue sur tel ou tel sujet.

Le rayon paralysant de l’homophobie est en train de suivre le même chemin et je refuse de me soumettre à leur chantage moral !

J’espère que ces explications vous suffiront.

Bien à vous,

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le nouveau barème de la justice !