Le Monde, L’Express, Libération et d’autres médias reprennent aujourd’hui en chœur les « informations » de l’AFP sur le procès opposant Alain Soral à Frédéric Haziza pour un article publié sur le site d’Égalité & Réconcialiation le 29 mars 2014. Alain Soral a été condamné aujourd’hui en première instance.
L’AFP fait mention d’une condamnation à « 10 000 euros d’amende », assortie de « 5 000 euros de dommages et intérêts » et « 3 000 euros de frais de justice » à verser à Frédéric Haziza, ainsi que « 1 000 euros de frais de justice » pour quatre associations qui s’étaient constituées parties civiles, ce qui porterait le total à 22 000 euros (un montant que l’AFP n’indique pas, bien entendu).
Mais c’est de toute façon un mensonge : d’après le jugement, que nous avons pu consulter, le montant total que la justice a décidé de faire payer à Alain Soral aujourd’hui est de 33 000 euros.
Alain Soral est donc condamné par la justice française à payer une somme exorbitante pour un article dont il n’est pas l’auteur et des commentaires qu’il n’a pas écrits, publiés sur un site dont il n’est pas le directeur de publication !
L’article de Libération
Injure raciale, c’est le motif pour lequel l’essayiste d’extrême-droite Alain Soral a été condamné aujourd’hui à 10 000 euros d’amende. Il avait qualifié le journaliste Frédéric Haziza d’« éternel juif errant ».
Le tribunal correctionnel de Paris a, à titre de peine complémentaire, ordonné la publication d’un communiqué judiciaire, aux frais du prévenu, dans quatre journaux, décision qui doit être exécutée même s’il fait appel. Les juges ont aussi ordonné le retrait des propos litigieux.
Sur son site, Alain Soral avait publié le 29 mars 2014 un article dans lequel il s’en prenait au « petit Frédéric » qui « trimballe sa triste silhouette d’éternel juif errant, dos voûté, oeil inquiet, quasimodo d’un malheur millénaire, de salle de rédaction en plateau télé, de salle de presse en studio radio. Ses épaules ploient sous le poids de sa charge, qui est immense... »
« Le caractère antisémite des propos poursuivis n’est pas à démontrer [1] », ont estimé les juges de la 17e chambre du tribunal correctionnel.