Karine Lacombe, professeur de médecine et infectiologue, vient de remplacer Michel Cymes comme correspondante scientifique télévisuelle. Elle officie à TF1 pour nous informer sur le déroulement de la crise du Covid-19. Tout juste promue, elle est montée au créneau contre le désormais célèbre professeur Didier Raoult, le mousquetaire français qui vient de promouvoir la chloroquine, substance efficace et peu chère et dont les effets indésirables sont bien maîtrisés, la seule alternative viable dans l’urgence thérapeutique actuelle. Karine Lacombe, estime que « ce qui se passe à Marseille est absolument scandaleux (...) C’est en dehors de toute démarche éthique. » Elle est intervenue sur le cas d’un patient testé négatif au coronavirus sur lequel le traitement à la chloroquine fut un échec. Mais Didier Raoult confirme son traitement uniquement sur les patients positifs.
Ce discours à charge de Karine Lacombe n’est pas si étrange – malgré le respect que nous devons avoir pour son parcours professionnel – si on considère sa collaboration avec les laboratoires internationaux.
Le ministre de la Santé Olivier Véran a autorisé des essais cliniques pour des traitements potentiels avec la chloroquine. Devant tant de polémiques, il précise sur l’avis du Haut Conseil de santé, que le recours à la chloroquine serait « strictement encadré et que cette molécule ne devait être utilisée que dans le cadre hospitalier ».
Karine Lacombe, l’INSERM et le vaccin :
Karine Lacombe a été membre de l’INSERM, dirigé alors par Yves Lévy, le mari d’Agnès Buzyn, et l’INSERM est favorable à la méthode CRISPR pour élaborer un vaccin alors que le professeur Raoult réalise des cultures de bactéries. On peut donc supposer qu’elle est en désaccord avec la méthode Raoult puisque Yves Lévy et Agnès Buzyn étaient opposés à la création de l’unité de Marseille : les 160 millions octroyés à Didier Raoult pour monter son unité de recherche sont autant d’argent qui ont échappé à l’INSERM.
Karine Lacombe : « Beaucoup de temps et d’argent ont été investis afin de produire un vaccin contre le Covid-19. On est raisonnablement optimiste d’y arriver raisonnablement vite. »
Mais un vaccin ne se fabrique pas dans l’urgence et risque de ne pas avoir le succès attendu si un traitement efficace se profile avant lui...
Conflit d’intérêt
Dans sa déclaration publique d’intérêt, obligatoire pour exercer son métier, Karine Lacombe mentionne les sommes touchées lors de ses interventions auprès des laboratoires.
1/ Le ténofovir a obtenu son autorisation de mise sur le marché (AMM) pour le VIH sous le nom de Viread. Cet analogue nucléotidique, apparenté à l’Adéfovir, appartient comme l’Adéfovir aux phosphonates de nucléosides acycliques. Comme lui, il permet le contrôle de la multiplication virale B avec une absence de mutation induite dans l’ADN polymérase et un risque, quoique rare, de néphrotoxicité tubulaire. Lacombe K, Gozlan J, Boelle PY, Serfaty L, Zoulim F, Valleron AJ, et al. Long-term hepatitis B virus dynamics in HIV-hepatitis B virus-co-infected patients treated with tenofovir disoproxil fumarate. AIDS 2005 ; 19 : 907-15.
Laboratoire Gilead, somme perçue : 15 000 euros
2/ Bristol-Myers Squibb : 10 000 euros perçus sur 5 ans
3/ ABB VIE : 3000 euros perçus sur 5 ans
4/ Laboratoire Janssen : 3000 euros perçus sur 5 ans.
La conclusion est claire, Karine Lacombe se pose en concurrente de Didier Raoult.
Titre documents joints
• Déclaration d’intérêt de Karine Lacombe (PDF – 1,2 Mo)