L’élu est mis en cause par son ancien collègue italien Pier Antonio Panzeri, suspect-clé du dossier, qui a décidé de collaborer avec les enquêteurs.
Il est la première personnalité belge mise en cause dans ce scandale. L’eurodéputé Marc Tarabella, interpellé le 10 février, a été inculpé et placé en détention provisoire samedi dans l’enquête menée en Belgique sur des soupçons d’ingérence du Qatar et du Maroc au Parlement européen. L’élu socialiste de 59 ans a été écroué par le juge d’instruction après son inculpation pour « corruption », « blanchiment d’argent » et « appartenance à une organisation criminelle », a annoncé à l’Agence France-Presse (AFP) Eric van der Sijpt, porte-parole du parquet fédéral.
Mis en cause par le suspect-clé du dossier, l’ex-eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri, Marc Tarabella clame son innocence. « Il n’a jamais touché le moindre cadeau ni la moindre somme d’argent contre quelque position que ce soit », a réaffirmé samedi soir son avocat, Maxim Töller, sur la chaîne RTL Belgique. « La prudence aurait été de ne pas mettre quelqu’un en prison sur les simples dires d’une personne qui reconnaît être un corrompu », a ajouté Me Töller, se disant « étonné » par la décision du juge Michel Claise.
Valises d’argent liquide
Trois autres personnes, dont l’eurodéputée grecque Eva Kaili, sont déjà incarcérées dans ce scandale qui a éclaté le 9 décembre 2022 et entraîné une vague d’interpellations à Bruxelles. Ce jour-là, les enquêteurs belges ont mis la main sur environ 1,5 million d’euros en liquide dans des valises ou des sacs découverts notamment aux domiciles bruxellois de Mme Kaili et de Pier Antonio Panzeri, également écroué. Tant les autorités du Maroc que celles du Qatar ont fermement nié toute corruption.
M. Panzeri, ancien eurodéputé socialiste (2004-2019) devenu dirigeant d’ONG à Bruxelles, a reconnu en janvier devant les enquêteurs avoir orchestré cette fraude.
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Dans la même enquête, un autre eurodéputé socialiste, l’Italien Andrea Cozzolino, a été assigné à résidence en Italie samedi, au lendemain de son arrestation en vertu d’un mandat d’arrêt émis par la justice belge. Il avait été privé de son immunité parlementaire le 2 février comme M. Tarabella.