L’économie espagnole sera officiellement plus grosse de 20 milliards d’euros cet automne. Cette augmentation ne sera motivée par aucune reprise économique ni par les réformes imposées par la troïka. Son origine résidera dans une nouvelle méthodologie statistique s’appliquant à la mesure du PIB, qui comportera deux changements singuliers à partir du mois d’octobre.
Le plus choquant est, sans aucun doute, l’incorporation de l’économie illégale à l’activité économique. L’Institut national de la statistique (INE) va commencer à évaluer combien d’argent génèrent les transactions économiques comme la prostitution, le trafic de drogue ou la contrebande. Des experts assurent que le résultat approchera 1 % du PIB. L’économie espagnole frôlant grosso modo les 1 000 milliards d’euros, l’économie illégale génère donc 10 milliards d’euros.
Depuis des années, le système européen de comptabilité nationale demande à ses membres, les 28 pays de l’Union européenne, de commencer à prendre en compte dans leurs statistiques ces opérations hors-la-loi. Cette recommandation deviendra obligatoire en 2016, mais l’INE a décidé de prendre le taureau par les cornes dès l’exercice 2014. La raison en est que d’autres changements statistiques entrent en vigueur comme le comptabilisation de la R&D ou la production d’armement. Dès lors, les dépenses en R&D seront comptabilisées non plus comme consommation intermédiaire mais investissement (formation brute de capital fixe).
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