Alors que l’armée égyptienne a promis de mener la transition vers la démocratie, le président américain Barack Obama a dépêché son haut conseiller militaire au Moyen-Orient pour rassurer ses alliés jordaniens, également aux prises avec des mouvements de contestation, ainsi qu’Israël, qui considère que sa sécurité est en jeu dans le cadre de cette importante transformation du monde arabe.
L’amiral Mike Mullen, chef de l’état-major américain, doit rencontrer dimanche le roi Abdullah II et d’autres hauts responsables en Jordanie, où plusieurs manifestations se sont déroulées dans la foulée de celles survenues en Tunisie et en Égypte.
Lors de son passage en Israël, l’amiral Mullen devrait s’entretenir avec le premier ministre Benjamin Nétanyahou et le président Shimon Peres. Aucun arrêt n’est prévu en Égypte.
L’état hébreux craint fortement que le départ du président égyptien Hosni Moubarak n’ouvre la porte à un gouvernement moins bien disposé envers Israël.
Les deux nations se sont affrontées à quatre reprises avant de signer un traité de paix en 1979. Moubarak, qui a démissionné vendredi après 30 ans au pouvoir, a rapidement honoré l’accord de paix après avoir succédé à Anouar el-Sadate, qui a été assassiné par des extrémistes égyptiens deux ans après la signature de ce même traité.
Les chefs de l’armée égyptienne ont annoncé, samedi qu’ils se plieraient aux ententes internationales, un geste apparemment destiné à calmer les inquiétudes israéliennes.
Les États-Unis jouent gros, alors que l’Égypte tente de créer une démocratie à partir du système autocratique présidé par Moubarak, avec l’aide politique et financière de Washington.
L’Égypte et la Jordanie ont toutes deux joué des rôles de premier plan, avec les États-Unis, pour tenter de forger un accord de paix entre Israël et les Palestiniens. L’Égypte contrôle également le canal de Suez, une route primordiale pour le transport du pétrole.
Les États-Unis fournissaient habituellement 1,5 milliard $ US à l’Égypte par année, largement sous forme d’aide militaire. La Maison-Blanche a indiqué que la possibilité de modifier cette contribution dépendrait des développements politiques à venir.