Extrait de l’ouvrage “La Galaxie Dieudonné : pour en finir avec les impostures”, de Michel Briganti, André Déchot et Jean-Paul Gautier, publié chez Syllepse (Paris, 2011)
« Alain Soral aime réintroduire dans le débat public actuel le discours, plus que trentenaire, de l’ancien secrétaire général du PCF, Georges Marchais […] cela afin de mieux dénoncer pêle-mêle les bobos ‘droits-de-l’hommistes’, les collabos du système qui font de “l’immigration un instrument du mondialisme”. Ce titre a été utilisé par le Suisse David L’Epée, d’Unité Populaire, dans une contribution du Bulletin mensuel d’information d’E&R de janvier 2010. […]
En Suisse, c’est Alain Soral qui est à la manœuvre. Il y a créé une petite section franchisée d’Egalité & Réconciliation, Unité Populaire, animée par David L’Epée. David L’Epée est un ancien militant de SolidaritéS, organisation de la gauche radicale suisse. Cherchant à justifier son changement de tropisme politique, il précise : “Je me suis toujours revendiqué comme socialiste. […] Ayant compris après quelques années que cette gauche avait laissé tomber le combat social pour des luttes sociétales et de vagues catéchismes bourgeois […], je me suis remis en question et c’est au fil de mes expériences et de mes lectures (Clouscard, De Benoist, Michéa, etc.) que j’ai compris que la garantie de cette justice sociale n’était autre que la nation. […] J’ai rejoint E&R à titre de ‘camarade étranger’ et j’ai fondé en Suisse romande son pendant, Unité Populaire, club de réflexion décryptant l’actualité et exerçant le même travail d’analyse et de réinformation.” (Flash n°34, 25 février 2010)
La principale activité de cette microstructure politique a consisté, en 2008, en l’organisation d’une campagne contre les publicités Stop Sida dont ils ont recouvert les affiches à Genève, Lausanne, Neuchâtel et Vevey. Ils entendaient protester contre “l’invasion de notre espace public par des représentations pornographiques”. Nous sommes ici plus sur le registre de la droite des valeurs que de la gauche du travail. Les autres activités du groupuscule se limitent à la diffusion de la pensée du président Soral et à la réalisation de vidéos diffusées sur internet (interviews de Dieudonné, de Jacques Vergès, etc.). A ce sujet, L’Epée avoue avoir été perturbé par l’adhésion d’Alain Soral au Front national. Mais le doute est vite retombé : “Je ne hurlerai pas avec les loups.” (Rébellion n°2, février 2007, p.4-5)
Aujourd’hui, tout en continuant à se revendiquer de Soral et d’E&R, David L’Epée est devenu le responsable du Mouvement Citoyen Neuchâtelois (MCNE). Cette structure n’est en fait qu’une filiale locale de la nouvelle organisation nationale-populiste Mouvement Citoyen Romand, fondée par Eric Stauffer, ancien responsable de l’Union Démocratique du Centre (UDC) présidée par Christophe Blocher. »
(p.58 et 137-138)
Réponse de David L’Epée :
L’ensemble du bouquin, que j’ai pris la peine de lire malgré le profond ennui qui s’en dégage à chaque page, n’est qu’un long réquisitoire bancal contre plusieurs dizaines de personnes identifiées comme occupant l’une ou l’autre place dans ce que les auteurs appellent “la galaxie Dieudonné”. Je n’ai jamais vraiment entendu parler d’une telle galaxie mais je suis très honoré d’avoir été compté par nos inquisiteurs dans cette nébuleuse ma foi fort sympathique.
Le livre en général, tout comme ce passage en particulier, regorge d’erreurs, d’informations tronquées, de citations extraites de leurs contextes et de commentaires très partisans. Entre les insuffisances de l’investigation et la mauvaise foi des rédacteurs, il devient difficile d’y voir clair.
J’y ai appris non sans surprise que Soral me piquerait des titres d’article (ou moi les siens, ce n’est pas très clair), que le même Soral aurait tiré toutes les ficelles chez Unité Populaire (il a œuvré si subtilement que je n’ai rien remarqué durant deux ans !), et que de toutes façons Unité Populaire aurait été une « microstructure » et un « groupuscule », ce qui amusera beaucoup toutes celles et tous ceux qui furent nos adhérents au moins autant que de savoir que notre seul fait d’armes aurait été une action de contre-affichage en 2008.
Quant à la petite pointe finale selon laquelle il y aurait un lien, même indirect, entre l’UDC et moi, elle fera sans doute rire le juge qui me convoqua, il y a quelques années de cela, sur plainte de l’UDC… Je renvoie Michel Briganti et ses amis daltoniens à un texte qui devrait les éclairer sur ce que je pense réellement de ce parti et les laisse voir des réseaux secrets et des impostures là où ils ne trouveront jamais que de la liberté de pensée et des expériences de rupture avec la pensée dominante qu’ils représentent. Messieurs, vous avez le goût des fiches et l’indiscrétion très flicarde mais cela ne fera pas encore de vous, à votre grand dam, les fins limiers de la nouvelle STASI que vous appelez de vos vœux – vous manquez décidément de flair !