La question reste toujours ouverte en France de savoir si le fondateur de la Cinquième République était un disciple du nationalisme français de source catholique. Celui-ci est décrié comme une croyance naïve à la destinée particulière de la France, « fille aînée de l’Eglise », renforcée par la propagande politique autour de Jeanne d’Arc, dont la biographie reste incohérente et est, certainement, le fruit de la propagande monarchique, un montage médiatique médiéval.
Pareille expression politique et religieuse est néanmoins récente : elle aurait été forgée au 19ème siècle dans une phase de rancœur, après la défaite de Napoléon et le traité de paix de Vienne de 1815 ramenant la quiétude dans une Europe bouleversée par les crises révolutionnaires et les catastrophes financières débutées dans le monde occidental avec la révolution américaine et le goût effréné de la spéculation.
Il y a donc un nationalisme chrétien français. Ainsi le Général de Gaulle déclare-t-il au pape à Rome, le 27 juin 1959 : « Nous avons une responsabilité, celle de jouer le rôle de la France ; ce rôle, dans mon esprit comme dans le vôtre, se confond avec un rôle chrétien... » Le nationalisme français n’est cependant pas seulement clérical, mais aussi laïque. Un tel sentiment de supériorité et d’être incomparable avec les autres nations, se retrouve aussi dans le parti révolutionnaire républicain, celui de l’esprit de 1789, puisque la France est qualifiée de pays des « droits de l’homme », avec un flambeau qui éclaire le monde.
Dans sa préface aux Mémoires d’Espoir, De Gaulle écrit en 1970 que la France vient du fond des âges : « Elle vit, les siècles l’appellent. Le côté positif de mon esprit me convainc que la France n’est réellement elle-même qu’au premier rang ; que seules de vastes entreprises sont susceptibles de compenser les ferments de dispersion que son peuple porte en lui-même ; que notre pays, tel qu’il est parmi les autres, tels qu’ils sont, doit, sous peine de danger mortel, viser haut et se tenir droit… Bref à mon sens, la France ne peut être la France sans la grandeur ».
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