Plusieurs dizaines de milliers de personnes déferlaient samedi à travers le Portugal contre les mesures d’austérité du gouvernement à l’appel d’un mouvement citoyen apolitique, en passe de réaliser une mobilisation de grande envergure.
« La troïka et le gouvernement dehors », « le Portugal aux urnes », « élections maintenant », « démocratie participative », pouvait-on lire sur les banderoles et les affiches portés par les manifestants.
À Lisbonne, le cortège des protestataires, fort de plusieurs milliers de personnes s’est ébranlé vers 16H00 GMT au son de la chanson Grândola Vila Morena.
Cette chanson est devenue le symbole de la contestation au Portugal après avoir été l’hymne de la révolution des Œillets de 1974, qui a permis l’instauration de la démocratie.
Elle devait retentir simultanément dans la trentaine de villes du pays où le mouvement apolitique « Que la Troïka aille se faire voir », comparable aux Indignés espagnols, a appelé à des rassemblements.
Ce mouvement a pour principale cible l’inspirateur des mesures d’austérité du gouvernement, c’est-à-dire la « troïka » (UE-FMI-BCE), représentant les créanciers du Portugal, actuellement à Lisbonne pour nouvel examen des comptes du pays, sous assistance financière.
Très actif sur les réseaux communautaires, le mouvement avait rassemblé le 15 septembre 2012 des centaines de milliers de personnes à travers le pays, une mobilisation exceptionnelle depuis la révolution des Œillets.
La manifestation de samedi est intervenue alors que la grogne sociale est à nouveau en hausse contre les mesures d’austérité mises en œuvre par le gouvernement de centre-droit, en contrepartie du plan de sauvetage de 78 milliards d’euros accordé au Portugal par l’Union européenne et le Fonds monétaire international en mai 2011.